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Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.
L'idéal de vie en communauté a-t-il résisté à l'érosion du temps pour les habitants du kibboutz Yikha ? Ben Gourion est Premier Ministre, et la société israélienne n'est déjà plus la même que du temps des fondateurs.
Alors des questions de principe et de règlement se posent aux kibboutsniks : peut-on par exemple permettre à Henia Kalisch d'envoyer son fils Yotam faire des études à l'étranger - chez son oncle qui, justement, a quitté le kibboutz - et faut-il laisser le petit Youval à la maison des enfants, malgré ses pleurs ?
Mais même dans une petite communauté très attachée aux principes idéologiques, les affaires de coeur prennent parfois toute la place.
Yoev Carni va-t-il résister au charme de la jeune Nina, surtout quand il la croise pendant ses rondes de surveillance nocturnes ? Nahum Asherov peut-il accepter que son vieil ami David Dagan, excellent professeur et grand séducteur, s'installe avec sa fille Edna, âgée de dix-sept ans à peine ? Et que va faire Ariella, qui déborde d'affection pour l'ex-femme de son amant Boaz ? A Yikha comme ailleurs, l'on se débat avec ses chagrins d'amour et ses désirs irréalisables, mais dans un kibboutz, l'on n'est jamais seul.
En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l'être humain, fait surgir un monde englouti et nous offre surtout un grand livre mélancolique sur la solitude.
La vie dans un Kibboutz n'est pas toujours rose.
Lu dans le train pour aller à Nantes, "Entres amis" d'Amos Oz.
Il raconte dans neuf nouvelles, la vie d'un Kibboutz, entre imaginaire et autobiographie de sa jeunesse.
On y rencontre les hommes et femmes de cette expérience marxiste en terre de Palestine.
On peut voir que même dans une aventure commune, se sont les individus qui font l'histoire, pas celle avec un grand H, mais les dizaines d'histoire de la vie quotidienne, fait de trahison, d'envie, de courage, etc...
En lisant les deux premieres nouvelles, on ne comprend pas où Oz veut nous emmener, mais ensuite se dessine la vie de Kibboutz, on se sent comme dans une famille, qui ne s'ouvre pas aux autres, une sorte d'emprisonnement volontaire.
Le style est simple. Deux heures agréables et intelligent. L'enfer c'est les autres, mais sans eux nous ne sommes rien.