Emmaüs est sûrement le plus troublant et le plus déstabilisant des romans d’ Alessandro Baricco que j’ai lus. Peut-être, parce qu’en gardant tout de même cette volonté de mettre en mots une idée en construisant un mythe, il s’est plus largement inspiré de son vécu.
Quatre garçons élevés dans la religion catholique sont de fervents pratiquants. Ils constituent un "nous", un monde loin des autres jeunes libertins, sûrs d’eux. C’est une façon de vivre qu’ils ont choisi, qu’ils assument pleinement et qui les comblent.
Ils se complaisent dans ces routines, ces destins
mesurés, sans peur de la souffrance ni de la mort.
Mais sans le doute, il n’y aurait pas de foi. Dans ce bel édifice serein, Andre, une belle et scandaleuse jeune fille représente la lumière non divine pourtant présente dans un destin raté.
Telle la réflexion des apôtres ayant rencontré le Christ à Emmaüs sans s’en douter, " durant tout le récit, chacun est dans l’ignorance."
Sans jamais renier cette éducation catholique rassurante et satisfaisante, les quatre garçons vont toutefois percevoir d’autres beautés, d’autres failles semant le doute en leur foi, et les amenant parfois vers la déviance.
" Comment avons-nous pu ignorer, pendant aussi longtemps, tout ce qui se passait, et cependant nous asseoir à la table de chaque chose ou personne rencontrée sur notre chemin?"
Beaucoup moins poétique que Soie, ce roman est une fois de plus une belle démonstration d’une idée mise en image dans une profonde histoire avec le talent littéraire habituel de l’auteur.
Celle par qui le doute survient
Emmaüs est sûrement le plus troublant et le plus déstabilisant des romans d’ Alessandro Baricco que j’ai lus. Peut-être, parce qu’en gardant tout de même cette volonté de mettre en mots une idée en construisant un mythe, il s’est plus largement inspiré de son vécu.
Quatre garçons élevés dans la religion catholique sont de fervents pratiquants. Ils constituent un "nous", un monde loin des autres jeunes libertins, sûrs d’eux. C’est une façon de vivre qu’ils ont choisi, qu’ils assument pleinement et qui les comblent.
Ils se complaisent dans ces routines, ces destins mesurés, sans peur de la souffrance ni de la mort.
Mais sans le doute, il n’y aurait pas de foi. Dans ce bel édifice serein, Andre, une belle et scandaleuse jeune fille représente la lumière non divine pourtant présente dans un destin raté.
Telle la réflexion des apôtres ayant rencontré le Christ à Emmaüs sans s’en douter, " durant tout le récit, chacun est dans l’ignorance."
Sans jamais renier cette éducation catholique rassurante et satisfaisante, les quatre garçons vont toutefois percevoir d’autres beautés, d’autres failles semant le doute en leur foi, et les amenant parfois vers la déviance.
" Comment avons-nous pu ignorer, pendant aussi longtemps, tout ce qui se passait, et cependant nous asseoir à la table de chaque chose ou personne rencontrée sur notre chemin?"
Beaucoup moins poétique que Soie, ce roman est une fois de plus une belle démonstration d’une idée mise en image dans une profonde histoire avec le talent littéraire habituel de l’auteur.