Un challenge organisé par le forum de lecture que je fréquente a été pour moi l'occasion de m'attaquer à un monument de la littérature: A la recherche du temps perdu de Marcel PROUST. Ou du moins à son premier tome: Du côté de chez Swann. Mes premiers pas dans l'oeuvre ont été difficiles, je l'avoue. Les phrases longues, très très longues, partent dans tous les sens et souvent j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour en comprendre le sens. Mais PROUST est ainsi. Il faut savoir prendre son temps pour savourer son écriture subtile et sublime. Oui, il a su me conquérir. Sa prose
sensible et délicate croque à merveille la société qui l'entoure, les petits travers de ses contemporains et les rapports sociaux si strictement réglementés. On lit PROUST tous les sens en éveil. Avec lui, on sent les douces fragrances des jasmins du jardin de Swann, on découvre Combray, son églises, ses ruelles, ses prés comme si on y était, on entend les conversations de salon et bien sûr, on a sur la langue le goût de la fameuse madeleine trempée dans le thé de tante Léonie. Quand au détour d'une page, on tombe sur cette anecdote cultissime, on sait que l'on touche à l'essence même de cet écrivain incomparable.
Il faut lire PROUST! Une fois dans sa vie de lecteur, il faut se promener tranquillement avec lui, à Combray ou sur les Champs-Elysées, et tout doucement se laisser bercer par ses petites histoires sur le temps, l'amour, les gens.
Très belle écriture
Ce deuxième tome est très différent du premier puisqu'il ne se centre plus sur le narrateur et ses souvenirs de Combray mais sur Charles Swann que nous avions croisé dans le premier tome, sa propriété étant toute proche de celle de tante Léonie. En froid avec la famille de notre narrateur parce qu'il a fait un "mauvais" mariage, c'est dans la description de l'amour de Charles pour Odette que Marcel Proust utilise son talent. L'écriture est toujours aussi belle mais j'ai aimé ce deuxième tome par à-coups. Parfois, j'ai trouvé Charles touchant, parfois trop ridicule pour éprouver de l'empathie. Je préfère Marcel Proust quand il est acerbe avec les gens de son époque plutôt que quand il parle d'amour même si avec lui, on est bien loin d'une relation idyllique; j'ai donc apprécié les parties sur les Verdurin, ce couple ami d'Odette. Odette est insupportable, le lecteur n'a qu'une envie, que Charles se réveille enfin. La dernière partie de ce tome nous permet de retrouver notre narrateur du premier tome qui vit les mêmes affres amoureux que Charles avec la fille de celui-ci. J'ai trouvé original et ai beaucoup aimé que Marcel Proust invente un écrivain, Bergotte, pour en faire l'auteur préféré du jeune narrateur.