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Entrer dans ce livre, c'est s'en aller à la recherche de soi-même, dans un espace rêvé où l'absolu de la parole nous annule et nous fait vivre. Peu importe que les trois personnages du roman de Georges Fouchard soient instables et inadaptés. S'ils décident de se confier à un écrivain qui fera d'eux des personnages de roman - de Frédéric un assassin, de Gerbier le propagandiste d'une nouvelle doctrine sociale et de Bouju un homme des abîmes et de l'invisible -, c'est qu'ils n'ont jamais désespéré de combler cet écart entre leur vie et leur esprit, entre parole et silence, entre le réel et le romanesque, où est peut-être la vérité - une vérité qui ne cesse de leur échapper et dont ils savent pourtant que c'est la leur.
Dans ce roman torrentiel et inoubliable qui ne s'écrit que pour se contester, une écriture porte témoignage du vertige - vertige du langage, de la connaissance et de la révolte, au-delà duquel recommencent toutes les histoires.