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Octobre 1936. À l'occasion du décès de son père, une femme évoque de douloureux souvenirs. Une affaire secrète, un fardeau dont elle peut enfin s'alléger, puisque tous ses protagonistes ont disparu. Janvier 1914. À Guise, dans l'Aisne, la police retrouve le corps d'un ouvrier fondeur assassiné. Quinze jours plus tard, celui d'une veuve, dont tout indique qu'elle a été victime du même assassin. L'enquête d'un journaliste de L'Humanité spécialisé dans les faits divers est l'occasion de découvrir le contexte fascinant de ces morts violentes : le « familistère », une communauté ouvrière fondée par un patron « social » et visionnaire - une expérience de socialisme réel qui a anticipé de plusieurs décennies l'émergence du collectivisme soviétique.
A lire pour le cadre
Je trouve passionnant le sujet des cités utopiques, imaginaires ou réelles, et aussi est-ce incontestablement le Familistère de Guise qui m’a attiré vers cette BD. Cet ensemble de bâtiments construits entre 1859 et 1884 à proximité de son usine par Jean-Baptiste Godin est un des ces projets, comme celui plus ancien des Salines d’Arc et Senans, qui font rêver, et même si l’utopie n’a pas tout à fait résisté au fil du temps, il en restera toujours quelque chose.
Une histoire policière qui se déroule dans les premiers mois de 1914 dans ce lieu extraordinaire avait donc tout pour me plaire. J’ai eu un tout petit peu de mal au début avec le graphisme des personnages, j’ai préféré les dessins de paysages et de bâtiments, mais je m’y suis très vite habituée. L’histoire m’a fait revenir juste avant la Première Guerre Mondiale, auprès des habitants du Familistère, et j’ai oublié la géométrie un peu perturbante des visages.
L’enquête fleure bon les romans policiers classiques à la Arsène Lupin, et on se prend d’intérêt pour toutes les morts mystérieuses qui se succèdent en quelques mois dans l’enceinte du Familistère. Un jeune journaliste de l’Humanité s’obstine à chercher une logique à ses disparitions apparemment sans lien avec l’aide d’une jeune femme dont le père est suspecté. Il n’y pas que ces faits divers il y a aussi l’histoire qui frappe à la porte du Familistère…
Si le plus réussi reste les représentations du bâtiment Godin, l’ensemble fait passer un moment à la fois distrayant et instructif.