En cours de chargement...
Je suis radine mais j'aimerais ne pas l'être. La première victime de ma radinerie, c'est moi.
En effet je crois que vivre c'est dépenser, jouir, donner sans compter. Surtout, ne pas compter.
Je peux me mettre en colère contre moi. Je peux réagir contre. Il n'en reste pas moins : mon premier instinct, c'est d'être radine.
Je finirai comme grand-maman : invitant les autres, donnant, payant avec mon fric laborieusement économisé.
Je serai la femme-qui-paie-plus-vite-que-son-ombre mais je resterai la radine : celle qui calcule.
Parfois je me demande si c'est par radinerie aussi que j'écris. Pour que rien ne se perde. Pour recycler, rentabiliser tout ce qui m'arrive. Pour amasser mon passé, le constituer en réserve sonnante et trébuchante. Pour y entrer comme dans une salle au trésor et contempler mes pièces d'or. Pour investir et faire fructifier mon capital de sensations et de douleurs.
Catherine Cusset.
Vis ma vie...
Etant moi-même extrêmement radin (mais je me soigne!), c'est avec une curiosité quasi obscène que je me suis penché sur ce livre.
Et bien, on peut dire que j'ai été servi! C'est avec délectation que j'ai vu tous mes travers dévoilés, que j'ai appris l'art de faire payer les autres avec habilité quand on va boire un verre, bref, tous mes travers et toutes mes névroses picsouesques (excusez le néologisme!) dévoilées dans ce roman... En même temps, c'est drôle, incroyablement bien écrit, bref, du très grand Cusset comme je l'aime.