Biographie de Ricardo Piglia
Romancier, essayiste et scénariste, Ricardo Piglia (1941-2017) est reconnu comme l'un des plus grands auteurs argentins. Il a également dirigé la Série noire d'une célèbre maison d'éditions à Buenos Aires et enseigné à Princeton et Harvard. Parmi de nombreuses récompenses, il a reçu le prix Ricardo Gallegos, le plus important prix littéraire d'Amérique latine. C'est en s'emparant du braquage qui a défrayé la chronique en 1965 à Buenos Aires que Piglia a réinventé, à la manière magistrale d'un Truman Capote ou d'un Norman Mailer, le roman noir argentin.
Argent brûlé a été récompensé par le prix Planeta.
François-Michel Durazzo, principalement attaché à Zuma, est traducteur de langues romanes - castillan, catalan, occitan, galicien, portugais, corse - et du grec. Il a traduit une centaine d'ouvres - romans, nouvelles, recueils de poésie - en français, mais aussi en d'autres langues - catalan, corse, espagnol, italien. Il est entre autres le traducteur d'auteurs catalans comme Miquel de Palol, Victor Català ou Francesc Serés.
Du castillan, François-Michel Durazzo a traduit les romanciers mexicains David Toscana et Euardo Antonio Parra, les Argentins Ricardo Piglia et Nestor Ponce, la Portoricaine Mayra Santos-Febres, la Dominicaine Rita Indiana et l'Espagnol Ramón Gómez de la Serna. Il a reçu en 2014 le Prix de traduction poétique Alain Bosquet pour sa traduction du grec de Figure de l'absence de Yannis Ritsos et en 2020 le Prix de traduction Laure-Bataillon pour le Testament d'Alceste (Zulma).
Il est membre du comité de rédaction de la revue Apulée.
Argent brûlé
Véritable chronique en diable d'un fait divers sanglant et épique.
Dans les années 60 à Buenos Aires on braque uns convoi de fonds. Des voyous chargés comme des mules Afghanes. Pas de loi pas de foi. On tire sur ce qui se met en travers de la route. Et si l'horizon est en enfer alors Bébé Brigione, Dorda et Le Corbeau iront crécher en enfer.
L'écriture de Ricardo Piglia, c'est comme lire la chronique judiciaire dans le canard local mais avec l'impression inouïe de se retrouver au coeur même de la chronique, un Alice au pays des faits divers.
C'est de l'écriture à balles réelles, avec vision de nuit et détecteur de mensonges.
Ça fourmille de détails, chaque protagoniste de l'histoire se voit tailler un costard sur mesure. Personne n'est oublié. La construction est telle qu'on se balade d'un personnage à l'autre sans même s'en rendre compte.
Chaque action tonitrue comme si elle se passait là ! face à nous.
Ça grésille ça grouille ça se fait la cavale à fond de train et c'est tout juste si on n'entend pas siffler les balles après qu'elles nous ont effleuré le visage.
Une reconstitution aux petits oignons qui nous plonge comme en caméra embarquée. Dantesque haletant fou et sanguinaire, politique, social et démesuré. Ça se passe dans les tripes parce que tous, les flics et les braqueurs, se livrent un combat de boxe sans merci.
Voilà, une master class d'écriture en immersion pour un sacré bon bouquin bien noir !
Argent brûlé, de Ricardo Piglia
Publié chez Zulma.
Traduction François-Michel Durazzo.