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Un premier roman magistral qui raconte la dérive de l'histoire d'amour entre Erika et Vincent au Rwanda, 25 ans après le génocide des Tutsis. Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil, et écrit à sa sour pour " exorciser de son corps " un amour-dévastation qui l'habite toujours. Elle raconte son histoire, mais également celle des êtres fragiles auxquels elle est attachée, qui eux aussi tentent de vivre.
Avec James, son frère
second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Maman Colonel, Tonton Damas, les cours débordants comme la mousse des bières décapsulées au bar L'Église, ils reconstruisent une nouvelle famille qui illumine ce roman.
Du Rwanda, pays aux mille collines florissantes, où après le génocide des Tutsis chacun a été forcé de tourner la page, Dominique Celis montre que derrière la rhétorique officielle d'unité nationale chacun a " incarcéré ses peines à perpète ".
Des blessures sans cesse ravivées lorsqu'on peut croiser les bourreaux d'hier au détour d'une station-service ou sur la rive calme du lac Kivu...
Dans ce saisissant premier roman, Erika fait le récit d'un amour qui tente de résister à la fatalité tragique héritée du passé. Même lorsque Vincent se sépare d'elle, leur passion charnelle ne faiblit pas, et c'est une femme vibrante de regrets, encore taraudée par le désir, qui rédige ces lettres splendides, puisque sur sa peau " rien ne veut s'effacer ".
Ainsi pleurent nos hommes
Dominique Célis sonde les plaies encore visibles de tout un pays, le Rwanda, la quête délicate d'un avenir commun et ces blessures infinies qui traversent les coins de rues, les rumeurs des collines, étouffent les amours comme une boule aux ventre qui vous tenaille.
La langue y résonne comme un exorcisme, éruptive comme les saignées lancinantes d'un pays irrigué des blessures qui peinent à s'effacer.
Roman épistolaire enragé, fiévreux, brut et infiniment sensible, chargé de désirs comme d'amours impossibles après lesquels on court, roman d'amitiés, de désirs charnels et de douleurs,
"Ainsi pleurent nos hommes" interroge avec force la capacité d'un peuple à la résilience, le chemin des hommes à aimer quand les fracas du génocide sonnent encore comme les échos stridents d'une "peine à perpet".