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À l'intérieur du coffre d'une voiture, le cadavre de Ramiro Hernández Montes, tué par balles. Situation pour le moins embarrassante pour le frère de la victime qui espère son élection au poste de gouverneur de l'État de Colima. Quatre flics sont chargés de l'enquête avec pour consigne de l'étouffer : le servile commandant Obispo, le Tigre Guerrero, violent mais efficace, Román et Sabino, deux policiers machos confrontés au monde gay.
Car l'enquête révèle une série d'assassinats d'homosexuels, tous abattus avec un calibre .41, mais aussi les orgies organisées dans des villas luxueuses et le goût de certains notables pour les enfants.
Ailleurs dans la ville, un gamin livré à lui-même se lie d'amitié avec un adulte qui ne tarde pas à l'initier à la drogue et au sexe. Un jour, on le présente à un couple, Roi Camilo et Reine Sofía.
Tiré d'un fait divers, roman sans concession sur la perte de l'innocence, 41 montre jusqu'où peut aller la perversion des plus vils personnages politiques.
Couverture : Lauriane Tiberghien d'après une photo © Daniel Allan / Getty Images
Un polar âpre et sans concession
Rogelia Guedea s'inspire d'un fait divers réel qui a eu lieu à Colima, la ville même dans laquelle il situe l'intrigue du roman. Un serial killer avait alors défrayé la chronique en assassinant sauvagement plusieurs membres de la communauté homosexuelle. L'affaire fit grand bruit lorsque le frère du gouverneur d'État fut lui-même retrouvé assassiné dans les mêmes conditions. Rogela Guedea s'empare de ce fait divers pour dépeindre sans concession la société mexicaine contemporaine. Une société en pleine déliquescence dans laquelle, la violence, le trafic de drogue et la corruption font la loi. Lorsque Guedea fait intervenir une sombre affaire de pédophilie dans le récit, le lecteur n'est pas loin de penser que l'auteur en fait un peu trop et que toutes ces horreurs accumulées décrédibilisent quelque peu l'essence de cette histoire. Mais la fiction de Guedea - ancien fonctionnaire fédéral Méxicain- n'est que le reflets d'affaires réelles qu'il a eu à traiter dans l'exercice de son ancienne fonction.
Ce livre coup-de-poing est âpre, son style est direct, parfois même hypnotique et lancinant, notamment lorsque l'un des protagonistes du roman - le Japonais- répète comme une litanie certains mots, certaines phrases jusqu'à plus soif. Si ce livre s'inscrit dans la mouvance de la littérature mexicaine contemporaine qui dénonce le mal qui la ronge : le narco-trafic, il tire néanmoins son épingle du jeu grâce à sa construction narrative intéressante puisqu'il mêle au récit des comptes rendus d'audition et de rapports de police. En outre, l'alternance entre le langage cru de la rue et les nombreuses métaphores utilisées pour évoquer la violence voire la cruauté donne énormément d'épaisseur à "41". Si le propos est souvent bourré de testostérones, et met quelque peu à mal la figure féminine et notamment maternelle, il ne fait que.. La suite sur www.meellylit.com