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Sexualité, drogue, corruption, violence régissent la société mexicaine. 41, inspiré d'un fait divers réel, suit sur fond politique le perte de l'innocence d'un enfant devenu assassin. Des traces de sang sur le pare-choc arrière d'une voiture. Le cadavre de Ramiro Hernández Montes, frère du candidat du parti officiel au poste de gouverneur de l'état, est découvert dans le coffre, tué par balle. Quatre flics sont chargés de l'enquête avec pour consigne de l'étouffer autant que possible.
L'enquête sur l'assassinat de Montes révèle une série d'assassinats d'homosexuels, tous abattus avec un calibre 41 mais aussi les collusions entre le monde politique et la victime : les orgies homosexuelles organisées pour les politiques et le goût du gouverneur pour les films vidéo pédophiles. Parallèlement, le lecteur suit un enfant, Le Japonais, issu d'une famille d'une extrême pauvreté. Il devient ami avec un adulte qui ne tarde pas à le présenter à un couple, Roi Camilo et Reine Sophie.
Si ce roman s'inscrit dans la mouvance très en vogue au Mexique de la littérature sur les narcos, son originalité tient à ses thèmes rarement abordés (pédophilie, orgie, violence domestique) et à sa construction narrative à trois niveaux. L'alternance d'ellipses et de métaphores pour raconter les scènes les plus crues et les plus violentes avec le langage oral très populaire des témoins et le vocabulaire juridique des dépositions crée un effet de décalage étonnant tout au long du récit.
Témoin et dénonciateur des fonctionnements d'une société mortifère, l'auteur n'est pas ressorti indemne de drames qu'il transmet avec brio.
Un polar âpre et sans concession
Rogelia Guedea s'inspire d'un fait divers réel qui a eu lieu à Colima, la ville même dans laquelle il situe l'intrigue du roman. Un serial killer avait alors défrayé la chronique en assassinant sauvagement plusieurs membres de la communauté homosexuelle. L'affaire fit grand bruit lorsque le frère du gouverneur d'État fut lui-même retrouvé assassiné dans les mêmes conditions. Rogela Guedea s'empare de ce fait divers pour dépeindre sans concession la société mexicaine contemporaine. Une société en pleine déliquescence dans laquelle, la violence, le trafic de drogue et la corruption font la loi. Lorsque Guedea fait intervenir une sombre affaire de pédophilie dans le récit, le lecteur n'est pas loin de penser que l'auteur en fait un peu trop et que toutes ces horreurs accumulées décrédibilisent quelque peu l'essence de cette histoire. Mais la fiction de Guedea - ancien fonctionnaire fédéral Méxicain- n'est que le reflets d'affaires réelles qu'il a eu à traiter dans l'exercice de son ancienne fonction.
Ce livre coup-de-poing est âpre, son style est direct, parfois même hypnotique et lancinant, notamment lorsque l'un des protagonistes du roman - le Japonais- répète comme une litanie certains mots, certaines phrases jusqu'à plus soif. Si ce livre s'inscrit dans la mouvance de la littérature mexicaine contemporaine qui dénonce le mal qui la ronge : le narco-trafic, il tire néanmoins son épingle du jeu grâce à sa construction narrative intéressante puisqu'il mêle au récit des comptes rendus d'audition et de rapports de police. En outre, l'alternance entre le langage cru de la rue et les nombreuses métaphores utilisées pour évoquer la violence voire la cruauté donne énormément d'épaisseur à "41". Si le propos est souvent bourré de testostérones, et met quelque peu à mal la figure féminine et notamment maternelle, il ne fait que.. La suite sur www.meellylit.com