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Extraits de : Du côté de chez Swann Le Temps retrouvé Du côté de chez Swann et Le Temps retrouvé, au commencement et à la fin de l'oeuvre de Marcel Proust, sont deux arches, parallèles dans leur construction et leur projet, sur lesquelles s'appuie l'immense cathédrale de La Recherche du temps perdu. Ce sont ces deux textes qui définissent le mieux ce qu'est l'ouvrage, l'histoire d'une vocation, la découverte du salut par l'écriture.
Dans le premier, le narrateur restitue l'enfance : Combray, les rêves, le territoire qu'il partage avec sa mère et sa grand-mère, les lieux de la fascination, théâtre, voyage, visages de jeunes filles, or contenu dans certains noms comme celui de Guermantes. Dans le dernier livre, le temps a passé, rendant les êtres méconnaissables, détruisant tout à l'exception de l'Art, c'est-à-dire de l'union de la sensation et du souvenir dans la métaphore.
Le narrateur peut commencer à écrire, l'ouvrage est fait. La Recherche, c'est le passage des Noms aux mots.
Le temps ne se perd pas
Ne pas avoir lu Proust est une chance : pas de temps à perdre, allez-y. L'avoir lu en est une aussi : retournons-y, il se bonifie à mesure que nous vieillissons!
La bien-nommée "Recherche" se voit offrir une seconde jeunesse, commémorations obligent, officiellement. Officieusement, il existe tant de raisons intimes, si délicieusement intimes, qu'en ce point je préfère me taire et retourner à telle scène désopilante, ou telle autre étrangement familière de la narration, une fleur, un clocher, une femme, un kaléidoscope, un baiser de maman...- tant de raisons de le lire que le narrateur, vous tendant la main, fait entendre sa voix.