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Si seulement ce curé pouvait dire des choses sensées comme : "Si quelqu'un s'oppose à ce décès, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais." "Moi ! Moi ! Moi ! " Nous sommes le 5 janvier et pourtant il fait beau. Un beau temps d'hiver comme je les aime, froid, mais sec, avec juste la douceur du soleil qui vous caresse la joue. Un temps à faire du ski, me dis-je. Jamais nous ne sommes partis aux sports d'hiver ensemble.
Maintenant, c'est sûr, nous n'irons pas. J'ai 25 ans, je m'appelle Victoire et pourtant, je ne connais que l'échec. J'ai peur de tout, peur de rien, peur de moi. Je suis une paralysée de la tête, une amputée du courage et je boude la vie. Il s'appelait Laurent et avait 24 ans. Dans 3 mois, il en aurait eu 25. Mais le compteur s'est arrêté à 24 et marquera pour toujours l'âge de la mise à mort, le 2 janvier.
Une mise à mort parfaitement orchestrée, préméditée, mesurée. Laurent revenait de ses vacances de Noël en famille. Tout le monde l'avait trouvé très bien. Du moins, bien mieux. Bipolaire. Le verdict était tombé. Le mot posé. Bipolaire. Finis les "je t'aime, je ne t'aime plus ", finies les déclarations enflammées suivies de silences qui rendent fous. Fini de chercher à comprendre l'incompréhensible.