"Certains plis gardaient un orient secret. Plantes des pieds qu'une finesse d'épiderme révélait soeurs de mes lèvres, charnières des jarrets, saignée du bras qu'il suffit de caresser pour n'ignorer plus la pitié et toutes ces oasis d'odeur humaine qui persuadent le désir. Ventre creux, ventre de Christ, cuisses polies, colonnes de mystère où s'accomplit le travail des muscles bien réglés. Mes doigts à peine tangents, les laisser aller et, par le sommet de leurs petits monts sensibles, apprendre à connaître les vibrations d'une créature qu'on force à l'amour, au bonheur".
En 1925, quand il écrit Mon corps et moi, René Crevel a vingt-cinq ans. Dadaïste, "né révolté comme d'autres naissent avec les yeux bleus" d'après Philippe Soupault, il se révèle ici profond et léger à la fois, analyste aigu et contemplateur désabusé, prompt à rendre la magie de l'instant comme sa dérisoire insuffisance. Préface, couverture et illustrations : Ramuntcho Matta
"Certains plis gardaient un orient secret. Plantes des pieds qu'une finesse d'épiderme révélait soeurs de mes lèvres, charnières des jarrets, saignée du bras qu'il suffit de caresser pour n'ignorer plus la pitié et toutes ces oasis d'odeur humaine qui persuadent le désir. Ventre creux, ventre de Christ, cuisses polies, colonnes de mystère où s'accomplit le travail des muscles bien réglés. Mes doigts à peine tangents, les laisser aller et, par le sommet de leurs petits monts sensibles, apprendre à connaître les vibrations d'une créature qu'on force à l'amour, au bonheur".
En 1925, quand il écrit Mon corps et moi, René Crevel a vingt-cinq ans. Dadaïste, "né révolté comme d'autres naissent avec les yeux bleus" d'après Philippe Soupault, il se révèle ici profond et léger à la fois, analyste aigu et contemplateur désabusé, prompt à rendre la magie de l'instant comme sa dérisoire insuffisance. Préface, couverture et illustrations : Ramuntcho Matta