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" Nous sommes tous plus ou moins fous " affirme Baudelaire dans " Le vin de l'assassin ". Du " plus " au " moins ", la variable est considérable, et plus considérable encore est la diversité des représentations que peut susciter la notion de folie. Du crime au génie et de la bouffonnerie à la frénésie, tout ce qui s'écarte " plus ou moins " de la ligne claire de la raison et de la norme est susceptible d'être tenu pour folie.
Ces nuances infinies et vertigineuses de la folie, la littérature les a parcourues au fil des siècles, et elle y a, semble-t-il, trouvé un terreau fertile. Mais elle y a aussi affronté la menace permanente de la destruction et de la perte de tout contrôle. Comment la folie entre-t-elle en Littérature, comment affecte-t-elle - ou nourrit-elle - l'écriture et l'imagination ? Quelles significations accorder aux motifs, aux mythes et aux personnages emblématiques de la folie ? Que devient la littérature lorsque les auteurs eux-mêmes frôlent la démence ? C'est à ces questions qu'ont voulu répondre les chercheurs réunis à Nantes en avril 2010 lors d'un colloque dont le présent ouvrage regroupe les actes.