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Jeanne M. - 2 n'a pas fini de compléter son profil
Erwan n'arrive plus à supporter son quotidien. Ce quotidien fait de "clac" et de sang. Tous les jours, à l'abattoir, il voit passer des carcasses, à la chaîne. Sa seule légèreté, c'était Laëtitia. Et lorsque Laëtitia s'en va, ce sont tous ses démons qui reviennent...
Un roman noir sur les conditions de travail au sein d'un abattoir, sujet encore peu traité en littérature.
Nous ressentons, à travers ce récit et par le jeu d'une écriture saccadée et percutante, comment la vue quotidienne de ces carcasses dépouillées, dépecées, sanguinolentes hante un homme et l'anéantit.
Un livre unique sur le pouvoir de l'écriture comme remède contre la mort.
C'est en écrivant la vie de chacun, du crépuscule jusqu'à l'aube, que Zabor étouffe la mort en chemin.
Orphelin de mère, abandonné par son père, il va découvrir seul la puissance des mots. D'abord à travers la langue arabe, celle du Livre sacré, puis avec celle du colon qui va lui ouvrir les portes de l'imaginaire.
Zabor puise au sein des écrits, nourrit son imagination jusqu'à devenir le maître des mots. Parce que même la mort a besoin que nous lui racontions des histoires pour s'ouvrir à l'éternité.
Kamel Daoud rend ici un bel hommage au travail de l'écrit. Une mise en abyme d'autant plus réussie qu'elle est ponctuée de métaphores grisantes.
Haïti 2010, secousses
Premier roman du poète haïtien, James Noël. Belle merveille comme l'heureux événement attendu après le séisme qui a dévasté le pays, le 12 janvier 2010 ; "glouton goudougoudou" a fait 300 000 victimes.
A travers de courts paragraphes, l'auteur dénonce avec rythme et sans retenue l'hécatombe et la grande mascarade des ONG venues prêter main forte pour l'occasion.
Tremblement de terre, tremblements du corps : Bernard rencontre Amore, "femme-balcon. Beauté haute avec vue sur mer."
On retrouve, dans chacun de ces paragraphes, toute la mélodie poétique propre à cet auteur. Proche du slam, les mots se répondent, s'enlacent, et font jaillir des images chaudes, sensuelles, de cette moiteur des corps sous "kompa mamba".