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« Son absence est ma seule certitude, c'est un vide, un creux sur lequel il faudrait s'appuyer, mais c'est impossible, on ne peut que sombrer, dans un vide. »
En Bretagne après la seconde guerre mondiale Anne, jeune veuve avec un enfant Louis, décide de se remarier avec un homme qu'elle aime profondément. Cet homme bien intentionné vis à vis de son beau-fils va faire de son mieux pour l'aimer. Mais quand de nouveaux enfants bien à lui naissent dans ce foyer les relations vont se tendre et suite à une énième dispute Louis s'enfuit.
Ce roman raconte l'attente de cette mère, son
désespoir, ses regrets qui vont petit à petit la ronger, créer une distance entre elle et sa famille et finalement sa vie.
Un roman fort dans lequel Gaëlle Josse avec cette écriture, poétique fine sans lyrisme, rend palpable le vide laisser par ce fils tant aimé.
Martial Kermeur, père célibataire, licencié des chantiers navals, relate son passage devant un juge , car cet homme calme a jeté à la mer Antoine Lazenec.
Antoine Lazenec est un entrepreneur qui a arnaqué beaucoup d'habitants de cette petite ville déshéritée de Bretagne et qui comble de l'humiliation, continue de mener une vie dispendieuse sous leur nez.
Magnifique roman dans lequel Tanguy Viel aborde de nombreux sujets difficiles mais toujours avec beaucoup de sensibilité et un brin d'optimisme sur ce que peut être la justice
Dura Lex Sed Lex, oui mais bon...
Le Tripode ne dément pas sa réputation en publiant ce texte étrange et déstabilisant. Joël Casséus nous immerge dans un monde apocalyptique où l'espoir semble avoir disparu ou presque. Dans ce monde la menace est anonyme, elle vient du ciel , portée par des drones pilotés par de jeunes garçons retirés à leur famille et réduit à l'état de monstres. Violente, absurde cette vie n'offre pas grand-chose aux enfants qui y vivent ou qui sont à venir. C'est avec puissance que Joël Casséus évoque dans ce roman des sujets comme l'enfance, la violence arbitraire et aveugle ; il nous décrit le crépuscule d'un monde et de son humanité avec des mots pesés, par fines touches, sans fioriture mais avec justesse. A lire sans hésitation !
N'ayez pas peur : oui vous allez être un peu perdu dans les noms, alors si vous faites partie de la catégorie lecteur consciencieux, bon élève, vous irez à chaque fois vous reporter à l'index.
Si comme moi, vous détestez interrompre votre lecture pour rechercher où se trouve le répertoire et bien laissez-vous porter par le récit, finalement on y arrive tout aussi bien, on profite de la plume de Pennac, de sa verve et on savoure avec plaisir ce dézingage en règle des travers de notre société, des écrivains et des politiques.
"Je la connais, je suis pareille. Une fille inquiète, une fille capable d'échafauder, en peu de temps, le plan de survie d'un drame non encore advenu."
Dans ce livre tendu, Hayam Zaytoun raconte ces jours durant lesquels l'homme qu'elle aime se trouve entre la vie et la mort. Ce livre témoignage sobre vous tient du début à la fin. Un texte simple et puissant qui fait écho à ce que nous avons ou que nous vivrons tous un jour, avoir peur de perdre une personne qu'on aime, attendre le verdict entre espoir et résignation. Un moment où la vie est intense comme jamais.
« Nos relations étaient tendues, acides, comme celles des gens qui se sont trop aimés avant de s’être déçus. »
La photo que publie le journal Scoop image, représente un homme blessé, terrifié qui porte dans ses bras une femme inconsciente à moitié dénudée. Celle-ci semble grièvement atteinte par l’explosion qui vient d’avoir lieu dans le métro. Cette image les montre à nu, elle montre la peur, la chair mais aussi ce qu’ils ne se sont pas encore avoué.
Cette image virale prise à leur insu va les dévoiler aux yeux de tous, les exposer et peut-être plus que l’explosion
elle-même, les blesser profondément.
Une belle écriture, une histoire incroyable et une réflexion intelligente, voilà tous les ingrédients réunis pour faire un grand roman et Portrait d’après blessure de Hélène Gestern en est assurément un.
"Quand le père se meurt, il n'y a plus rien entre vous et la mort. C'est votre tour."
Écrire pour lutter contre la mort, tel est le combat que livre Zabor.
Ce nouveau roman de Kamel Daoud est celui d'une initiation à la langue, aux livres, à l'écriture et surtout la découverte de leur puissance.
Zabor après la mort de sa mère, est rejeté par la famille de son père. Élevé en marge par une de ses tante, vieille fille, il va s'initier aux différentes langues qui l'entourent mais elles finiront par ne plus le satisfaire, il lui faut toujours plus et c'est dans la langue des anciens
colons que le pouvoir des mots va se révéler à lui, en effet il comprend qu'il peut sauver des vies en écrivant.
Mais quand son père, qui a été si dur avec lui, est sur le point de mourir, exercer son don va s'avérer plus difficile...
Conte métaphorique, Zabor est un magnifique récit en forme d'hommage à la langue, aux livres et à tout ce qu'ils peuvent, comme peut-être accorder un surplus de vie.
Kevin est un jeune homme qui a développé un complexe vis-à-vis de son prénom. Il croit que celui-ci le fait passer aux yeux de tous pour un beauf.
Désireux de se venger de ceux qui le rabaissent, il va mettre au point une vengeance cruelle visant un auteur à qui il va faire miroiter une publication dans une grande maison d’édition en se faisant passer pour un Lecteur de cet éditeur. Mais l’histoire ne s’arrête pas là… Iegor Gran vous réserve bien des surprises toutes aussi savoureuses les unes que les autres.
Critique du monde intellectuel, ce roman est un vrai délice drôle et cruel.
Jaenada, véritable exhumateur de destins brisés, après Bruno Sulak et Pauline Dubuisson, ce nouveau roman nous fait redécouvrir l'auteur du "salaire de la peur", Henri Girard alias Georges Arnaud.
Drôle d'oiseau que ce personnage aux milles vies, fils de bonne famille dilapidant son héritage, voyageur, presque clochard, journaliste, auteur...
Mais il y a un drame, une zone trouble dans son histoire, le meurtre de son père, sa tante et la bonne. De ce massacre il est le seul suspect, tout semble en effet l'accuser. Mais il sera étonnamment rapidement acquitté.
L'auteur parvient comme
toujours à nous immerger dans son histoire, à nous faire ressentir de l'empathie pour ces personnages et même de la sympathie. Mais ce livre n'est pas qu'une enquête, Jaenada ponctue son récit de digressions et d’anecdotes truculentes, finement tournées qui sont de vraies respirations dans cette triste histoire.
A la fin, la question reste : Assassin ou pas? Philippe Jaenada a son idée, moi aussi, à vous de vous faire la vôtre.
Meurtre chez les intellectuels
Roland Barthes, l’éminent sémiologue, figure du milieu intellectuel français des années 70, est renversé par une camionnette de blanchisserie alors qu’il se rend au Collège de France. Voilà la stricte vérité, mais Laurent Binet imagine que cet accident n’en est pas un et la fiction commence.
Bayard, un flic un peu réac, va devoir enquêter dans cet univers inconnu pour lui. Pour se frayer un chemin dans les eaux troubles de l’intelligentsia française et internationale, il recrute Simon, un jeune philosophe de gauche.
Embarquez dans une enquête folle et loufoque où l'on y croise Umberto Eco, BHL, Sollers… Vous voyagez de Rome aux Etats-Unis, des saunas gays aux salles de l’Elysée, pour finalement découvrir cette fameuse septième fonction du langage qui serait à l’origine de la mort de Roland Barthes.
Extrêmement drôle et bien mené, ce livre vous fait passer un excellent moment, il serait dommage de s’en priver.