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La vie de Louis est un peu morne depuis la mort de sa femme, mais quand ce retraité achète dans une brocante un manchot empaillé, c'est une véritable révolution qui s'opère dans sa vie et qui entraîne cet ancien boucher dans de folles péripéties à la rencontre de ces animaux pour lesquels il s'est pris de passion...
Réchauffement climatique, utilisation de l'écologie à des fins mercantiles "La fonte des glaces" aborde des sujets actuels et graves en restant néanmoins léger, loufoque, drôle et décalé.
Kimia une jeune iranienne patiente dans une salle d’attente pour subir une insémination. Alors qu’elle s’apprête à fonder une famille, son passé, celui de sa famille et de son pays la rattrapent.
Elle nous emmène dans ses souvenirs, nous fait parcourir un siècle d’histoire perse à travers celle de sa famille, les Sadr, mais aussi la vie de ses propres parents opposants politiques. On y découvre surtout son parcours, fait de fuites, d’errances, mais surtout d’amour. L’amour qu’elle trouve auprès de sa famille et de sa compagne.
Négar Djavadi nous offre pour son premier
roman un magnifique livre, extrêmement riche. Entre conte et récit intimiste, elle nous dévoile la complexité d’une vie et des rapports humains, pris dans le courant de l’histoire.
Belle découverte de la rentrée à ne pas manquer.
Sokcho est une petite ville balnéaire de Corée du sud située à proximité de la frontière avec la menaçante sœur du nord.
En hiver la ville est désertée, engourdie par le froid et la neige. C’est dans ce décor, que se rencontrent une jeune femme coréenne et Yan Kerrand, un français auteur de BD venu se perdre à Sokcho pour trouver l’inspiration.
La relation qui se crée entre ces deux personnes que leurs cultures séparent, oscille entre fragilité, maladresses, malentendu. Les protagonistes sont liés par une forme de tension qui anime tout le livre.
Pour son premier roman
Elisa Shua Dusapin nous offre un magnifique texte, à l’atmosphère riche et subtile.
J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce court texte qui mérite une plus grande notoriété.
Je vous encourage à le découvrir.
« Je suis dans une ville étrangère. J'ai pas le moindre pote ici. L'avenir, j'imaginais, que ça reviendrait à tracer ma route sans compter les jours, les heures empoisonnées, les secondes cadavériques qui s'annihilent en s'unissant les unes aux autres pour former des légions de soixante suicidaires. »
OHH …. Ce livre a été écrit par Aura Xilonen une jeune femme de seulement 19 ans. Et vous savez quoi ? Il est énorme. Liborio, jeune clandestin affronte la vie et les multiples épreuves qu'elle apporte avec le verbe haut et fleuri aux teintes parfois désuètes pioché au fil
de ses lectures.
C'est un livre rythmé, vibrant, inventif et lumineux. On attend avec une folle impatience de voir ce que ce jeune génie des lettres mexicaines nous réserve à l'avenir.
La voiture, la cuisine, le bureau, le salon… et la cache, c’est en nous faisant découvrir leur maison que Christophe Boltanski nous présente les membres de sa famille. Cette maison, dont la voiture n’est qu’une partie mobile, constitue pour eux un véritable cocon. Ce renfermement, ce repli tient à l’infirmité de la grand-mère qui maintient fermement ses enfants à portée de main, mais aussi au traumatisme du grand-père juif obligé de se cacher dans sa propre maison durant le guerre.
L’auteur tente de comprendre ses proches mais aussi de retracer leur l’histoire au passé
très flou. Quel est leur vrai nom d’où viennent-ils exactement, que pensent-ils ? Tout cela lui échappe, alors même qu’il est un l’un d’entre eux.
Original, troublant mais surtout empreint d’une grande tendresse, ce premier roman dépeint avec brio le monde étrange des Boltanski.
En soixante pages, Eric Vuillard livre une analyse quasi marxiste et très actuelle de la révolte religieuse de Thomas Müntzer. Avec brio il montre que ce mouvement dissident, en apparence religieux, a des causes plus profondes et plus sociales. L'écriture est belle, l'analyse fine et originale.
Thébaïde : Lieu isolé
La baleine 52 est appelée ainsi car elle a la particularité de communiquer en 52 hertz qui n'est pas la fréquence qu'utilisent les autres baleines. Le pauvre cétacé se trouve ainsi dans l'incapacité de communiquer avec ses congénères ce qui la plonge dans une grande solitude.
La solitude est bien le véritable sujet de ce roman de Pierre Raufast, son héros est, à l'image de cette malheureuse baleine, un homme solitaire qui ne parvient pas à trouver sa place. Voulant partir à l'aventure, il pense avoir été recruté pour une expédition scientifique à la
recherche de cette fameuse baleine, mais la conclusion de cette campagne est très éloignée de ce qu'il attendait...
Ce livre est difficile à résumer, il est drôle, bizarre, surprenant, génial...Enfin lisez le vous verrez.
« On ne tombe jamais deux fois dans le même abîme. Mais on tombe toujours de la même manière, dans un mélange de ridicule et d’effroi. »
Loin des clichés, Éric Vuillard nous plonge au cœur d’événements historiques. Après le 14 juillet 1789, l’auteur nous fait découvrir les cuisines de l’Anschluss. Depuis le soutien des grands industriels allemands, en passant par les tentatives de résistance du chancelier autrichien, à l’invasion du territoire par une armée allemande qui balbutie sa blitzkrieg.
L’auteur parvient grâce à ce texte à nous faire toucher l’histoire
telle qu’elle a dû se dérouler avec son lot de bassesses, de surprises et d’échecs qui seront transformés en triomphe pour la postérité.
On a beaucoup écrit sur cette période, mais le style d’Éric Vuillard et ses recherches nous font véritablement revivre ces moments et comprendre leurs mécanismes et il serait bien dommage de passer à côté de cet éclairage, surtout quand celui-ci nous est livré dans une aussi belle langue.
« La canne à sucre, c’est comme l’espoir,…, il faut la brûler pour qu’elle repousse avec plus de force. »
Un jeune homme, Severo Bracamonte arrive un jour dans un village à l'intérieur des terres vénézueliennes en quête d'un trésor de pirate qui y serait caché. Accueilli par les Otero il s'éprend immédiatement de leur fille Serena qui le libère de son obsession pour l'or. Il s'attache à cette terre et découvre la culture de la canne et la distillation du rhum. Mais le trésor caché n'a pas fini de hanter cette famille...
Bonnefoy offre au lecteur une envoûtante plongée
au coeur de ce pays tant aimé, le Vénézuela. Son écriture, suave, sensuelle et infiniment poétique nous entraîne dans l'atmosphère enivrante des vapeurs de rhum et la moiteur des forêts.
La virtuosité de ce nouveau roman confirme la promesse du « Voyage d'Octavio». Il est assurément l'une des voix les plus talentueuses de cette rentrée. Et de sa génération.
Pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain
« Pourquoi écrivez-vous ? », Albert Cossery répond : « Pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain »
Voilà sans doute une des phrases qui résume le mieux la vie et l’œuvre de Cossery qui se compose de seulement 10 ouvrages dont 8 romans. Ami de Camus et de Miller l’œuvre de Cossery continue discrètement de ravir ceux qui le découvrent ou le redécouvrent.
Comme c’est bien souvent le cas chez Cossery, Mendiants et orgueilleux met en scène le petit peuple du Caire, qu’il nous décrit à travers des portraits de personnages pittoresques. Le héros de ce livre s’appelle Gohar, philosophe il a fait le choix de devenir mendiant. Avec lui on va découvrir tout un petit monde fait de prostitués, d’un cul de jatte dont la femme est d’une jalousie maladive…
Ce roman est un réel plaisir, il est l’un des plus connu d’Albert Cossery. Je vous encourage vivement à le découvrir et qui sait demain vous n’irez peut-être pas travailler.