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Einar, reporter pour le Journal du Soir de Reykjavik, a été prié, par sa hiérarchie, d'aller soigner son alcoolisme et son sale caractère en province. Le voilà donc à Akureyri, dans le nord de l'Islande pour y ouvrir une antenne locale. Dans son exil, il est accompagné par Joa, une sympathique photographe et par Asbjörn, plus ou moins répudié lui aussi et en tout cas déchu de son poste de rédacteur en chef. Pour Einar, le choc est rude: il a laissé sa fille dans la capitale, il déteste travaillé avec Asbjörn, il se défend de boire une goutte d'alcool et il s'ennuie dans une région
plutôt calme. Réduit à rendre compte d'évènements banals, comme les bagarres alcoolisées du samedi soir ou le spectacle théâtral monté par les élèves du lycée, Einar tourne en rond. Pourtant, deux faits divers vont le sortir de sa torpeur: le décès accidentel d'une femme lors d'une excursion d'entreprise et la disparition inquiétante de Skarphedinn, le jeune homme qui tenait le rôle titre dans "Loftur le sorcier", la pièce choisie par le lycée.
Quels sont les évènements qui ont amené Einar à cet exil forcé? Que s'est-il passé avec sa fille lors de leurs dernières vacances à l'étranger? Pourquoi Einar a-t-il décidé d'arrêter de boire? Toutes ces questions (et bien d'autres) ne trouveront pas de réponse dans ce livre puisque l'éditeur a décidé, sans me consulter, de publier le quatrième roman de la série, faisant fi du passé d'Einar et du respect du lecteur. Je râle surtout pour le principe puisque finalement cela ne gêne pas trop la lecture. Je cueille Einar au départ de sa nouvelle vie et c'est à partir de là que je vais désormais le suivre. Assidûment qui plus est! Parce qu'Einar est le genre de personnage que j'aime particulièrement, caustique, sarcastique, jamais avare d'un bon mot, quitte à blesser son interlocuteur. Adepte de l'humour un peu vachard, le journaliste savoure spécialement les coups de fil de son nouveau rédacteur en chef qu'il aime remettre à sa place. Mais derrière son flegme désabusé, Einar est aussi un coeur tendre sensible au chagrin d'une mère qui a perdu sa fille, à celui d'un frère en deuil et même, à son corps défendant, enclin à revoir son jugement sur son collègue Asbjörn. D'autant que le brave homme est l'ami d'enfance du commissaire de la ville, source potentielle d'informations.
Mais outre des personnages bien campés et un humour certain, Arni THORARINSSON nous fait aussi découvrir une autre Islande, une île qui, bien qu'isolée, n'est pas épargnée par la mondialisation et ses conséquences souvent néfastes, une nation qui oscille entre xénophobie et intégration, une société partagée entre modernité et traditions, entre le matérialisme et la magie.
J'ai donc passé un excellent moment avec cet écrivain que je découvre et que je compte relire dès que possible.
Hypocondriaque, stressé, capricieux, geignard, peureux,velléitaire, bordélique -et j'en passe- tel est Augusten BURROUGHS dans toute sa splendeur!
Les meilleurs d'entre nous le plaindront, les plus cyniques le détesteront...mais tout n'est pas aussi simple! Augusten est sauvé par un humour ravageur et un sens aigu de l'auto-dérision qui font de ces chroniques un délicieux moment de lecture.
Faut dire qu'il en faut de l'humour quand on a grandi dans la famille Burroughs! Avec une mère artiste peintre parfois,maniaco-dépressive toujours, un père distant, indifférent au point de se laisser
insulter par ses enfants sans broncher et un grand frère autiste génial, mégalomane et pervers, il en a fallu du courage à Augusten pour survivre. Alors si il était un enfant terrorisé par la petite souris, un petit rebelle prêt à tout pour être noir, un gamin odieux avec sa grand-mère mais amoureux fou d'une dermatologue grande brûlée, et, plus tard un adulte alcoolique, drogué, accro au Macdo, publicitaire faute de mieux et vivant dans un appartement envahi par les ordures...et bien c'est un moindre mal! D'autant qu'il garde toujours une certaine distance, une conscience de ses faiblesses, une ironie pince-sans-rire qui lui permettront de sortir de son marasme, de trouver une sorte d'équilibre grâce à l'écriture et à l'amour de Dennis, homme solide et réconfortant, prêt à canaliser ses débordements et à tolérer ses manies. Admiré par ses lecteurs, aimé par Dennis, entouré de ses chiens, Augusten reste un doux dingue, certes, mais ça aurait pu être pire!
"Mes amis, mes amours, mes emmerdes" et ma famille, sous la plume de BURROUGHS, donnent un cocktail détonant à lire sans modération!
Que fait un père après la mort de sa fille?
Il remonte le fil du temps, se remémore son enfance, ses parents, sa vie.
Il repense à sa femme, la seule, l'unique, celle qu'il a trompée, trahie, mais qui lui a pourtant fait le cadeau de cette enfant.
Il revoit toute sa vie, sa carrière, ses succès, sa musique, ses priorités, ses dérives, ses choix, ses erreurs.
Il se sent coupable de l'avoir mal aimée, de n'avoir pas su la protéger, d'avoir permis que l'inimaginable se produise.
Il pleure, il crie, il hurle, il lui parle une dernière fois et invente ses réponses.
Il réclame vengeance
et fourbit ses armes pour tuer de ses mains celui qui a commis l'irréparable.
Que fait un homme après la mort de sa fille?
Il en crève tout simplement, rattrapé par son passé, par ses erreurs, par ses démons, par la vie qui n'est plus possible sans elle.
L'histoire sans fards d'un homme qui se met à nu pour une dernière explication avec sa fille.
Un livre coup de poing, écrit avec le coeur, avec les tripes.
C'est beau, c'est fort, c'est triste, c'est à lire.
Un père patron d'une concession Simca, une mère traductrice, deux fils, Vincent, 10 ans et Paul, 8 ans, une belle maison...En cette année 1958 où la France entre dans la Vème république, la famille Blick mène, à Toulouse, une vie paisible et heureuse. Mais le jour de l'adoption de la nouvelle constitution est aussi le jour terrible où Vincent meurt des suites d'une banale opération. La vie de Paul est bouleversée, ses parents peinent à surmonter leur chagrin. Une chape de plomb s'abat sur la famille. Privé de l'affection d'une mère qui n'est plus capable du moindre sentiment, Paul
va grandir avec le son de la télévision pour remplacer les conversations, dans la France de de Gaulle, corsetée dans les traditions et les convenances. Puis le Vème république prend son essor, les présidents se succèdent et Paul prend son envol pour devenir un homme.
De de Gaulle à Chirac
De la nouvelle constitution à la dissolution
De mai 68 au 11 septembre
Du plein emploi à la crise
De l'enfant à l'homme fait
De la mort de son frère à l'effondrement intérieur de sa fille
De l'opulence aux huissiers
De l'homme au foyer au photographe globe-trotter...
C'est toute l'histoire d'un pays et d'un homme dans la deuxième moitié du XXème siècle que déroule cette "vie française". Avec drôlerie et tendresse, DUBOIS mêle les petites histoires et la grande Histoire et le lecteur, ravi, voit défiler les grands évènements qui ont marqué la France et les petites anecdotes qui ont marqué une famille française. Et bien sûr, on se reconnait forcément, on a vécu les mêmes choses, on retrouve le passé du pays avec nostalgie, on reconnait ses parents, sa famille, des comportements, des idées.
Une vie française est un livre à lire absolument. Il a la saveur des grandes oeuvres américaines mais avec un goût "bien de chez nous"!
New-York, 1936. Après des jours d'attente et d'incertitude, Ignacio Abel prend un train qui va le conduire à Rhineberg où un poste l'attend à l'université. Il a fui l'Espagne en guerre pour trouver refuge aux Etats-Unis où il espère bien retrouver la trace de Judith Biely, la femme qu'il aime et qui a été sa maîtresse à Madrid avant de disparaître.
Mais Ignacio n'est plus le même homme. L'architecte reconnu qui portait beau a cédé la place à un exilé aux chaussures élimées. L'époux respectable a laissé la place à un homme adultérin éperdu d'amour. Le père de famille a
abandonné ses enfants dans un pays en guerre. Le démocrate, socialiste modéré a laissé tomber la guerre, les idéaux, ses amis, sa patrie pour chercher la sécurité des Etats-Unis.
Ignacio Abel, personnage central du roman, est un homme qui n'est jamais tout à fait à sa place. Enfant déjà, il était trop frêle physiquement et trop brillant intellectuellement pour suivre les traces de son père maçon. Plus tard, il se marie au-dessus de sa condition et doit composer avec une belle-famille dont il n'aime ni les idées ni les valeurs. Brillant architecte, il mène une vie bourgeoise en contradiction totale avec ses idées politiques et son milieu d'origine. Mais au-delà de cela, ce qui le caractérise vraiment, c'est son égoïsme abyssal et son aveuglement à tout ce qui l'entoure. Peu lui importent le désespoir d'une épouse folle d'amour, l'inquiétude d'un beau-père confiant, les craintes d'un fils bouleversé, peu lui importe même le chaos dans lequel son pays plonge peu à peu, Ignacio est tout à sa passion pour une jeune et belle américaine et sa seule obsession est de la voir encore et encore dans la miteuse maison de rendez-vous qui abrite leurs amours clandestines. Cette passion peut-elle excuser ses lâchetés, ses trahisons?
Quoi qu'il en soit, il est soit pathétique, soit énervant mais jamais attachant et j'ai vraiment eu du mal à suivre ses pensées tout au long du livre. J'ai peiné à le terminer, tant les 400 premières pages m'ont ennuyée. L'écriture d'Antonio MUÑOZ MOLINA n'y est pas étrangère d'ailleurs. Son souci du détail, même le plus infime, ses phrases longues comme un jour sans pain, ses descriptions cliniques de la passion amoureuse, ne facilitent pas la lecture. L'abandon rôdait mais j'ai bien fait de m'accrocher, les 350 dernières pages valent le détour. Et si Ignacio Abel reste un personnage peu sympathique, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour sa femme Adela et pour ses jeunes espagnols qui partent au front, idéalistes inconscients du danger, mal équipés et mal préparés face à l'armée de Franco prête à les décimer.
Bref, un avis en demi-teinte pour un livre assez difficile d'accès.
Alexandre Oulanov est un homme détruit depuis qu'au détour d'une rue un "ami qui vous veut du bien" l'a informé que sa femme a engagé un tueur à gages pour l'éliminer. La trahison de cette femme qu'il aime de tout son coeur est déjà synonyme de mort pour lui. Plus rien ne l'intéresse et même la mort violente de deux de ses collègues le laisse indifférent.
Anastasia Kamenskaïa, major de la police moscovite, partage un peu cet état d'esprit. Sa dernière enquête ne cesse de la hanter, elle a bien du mal à s'intéresser à son travail et son impossibilité à communiquer met son
mariage en péril. Pour ne rien arranger une députée de la Douma est elle aussi assassinée et Anastasia déteste se mêler de politique.
Bien que dans cet opus, l'intrigue soit spécialement alambiquée, parfois à la limite du compréhensible, c'est toujours un plaisir de parcourir les rues de Moscou avec le major Kamenskaïa. Fidèle à elle-même, elle renâcle quand il s'agit d'accepter une enquête et elle s'épuise pour la mener à bien. Fatiguée rien qu'à l'idée de procéder à un interrogatoire, elle est d'autant plus démoralisée que son comportement l'éloigne de plus en plus de son mari. Taraudée par l'idée qu'il puisse envisager le divorce, elle trouve un peu de réconfort dans son travail et dans son amitié avec Tatiana, juge d'instruction et, secrètement auteure de polars. Avant qu'elles ne trouvent le fin mot de l'histoire, il sera question de manipulation, de solitude, de trahison et de la vie en couple.
Le fil de l'enquête n'est pas toujours facile à suivre mais cela reste un bon moment de lecture et la découverte de la police et de la justice russes.
Martha's Vineyard, été 1952. Un groupe de vingt hommes influents, noirs et blancs, se réunissent dans une demeure cossue de l'île. Ensemble, ils vont signer un pacte qui, à long terme, leur permettra de s'imposer à la tête des Etats-Unis.
Harlem, 1954. Eddie Wesley, jeune écrivain afro-américain, assiste aux fiançailles de Kevin Garland et Aurelia "Aurie" Treen. Elle a été sa petite amie mais lui a préféré le jeune héritier d'une des familles les plus riches et puissantes de Harlem.
Dépité, Eddie provoque une dernière scène avant de quitter la fête, furieux. En traversant
un parc pour rentrer chez lui, il tombe sur un cadavre. L'homme est blanc, bien vêtu, et tient dans sa main et une croix inversée. Intrigué mais prudent, Eddie préfère quitter les lieux sans demander son reste.
Malgré ce qu'il croit, le jeune n'en a pourtant fini ni avec le cadavre, ni avec la croix, ni même avec Aurie.
Pour Eddie, la quête commence quand sa petite soeur disparaît et Aurie lui prêtera main forte, persuadée, dès son voyage de noces, que son mari est lié au complot.
A la fois intrigue politique, chronique sociale et grande histoire d'amour, ce Roman américain nous entraîne sur près de 600 pages dans l'Amérique des années 50, 60 et 70 mais vue du côté de l'"obscure nation". On y découvre une communauté noire très en vue à New-York et dans les grandes villes mais qui se bat ailleurs pour les droits civiques et se radicalise. On y rencontre des figures marquantes (Nixon, JFK, Hoover) et les évènements prégnants (guerre du Vietnam, Watergate, terrorisme) de l'histoire du pays.
Très instructif et documenté, on pourra reprocher à ce roman d'être un peu trop bavard. Stephen CARTER sait de quoi il parle et il étale des couches de connaissances. Par ailleurs, si l'histoire du complot réussit à tenir en haleine au fil des pages, cela retombe un peu sur la fin quand on en découvre la teneur. Et puis, son parti pris d'opposer les "caucasiens" à l"obscure nation", selon ses termes, finit par lasser et frôle, par moments, le racisme.
Il reste un suspense plutôt bien mené, une histoire d'amour qui traverse les années et un portrait minutieux des Etats-Unis.
Blessé par balle dans l'exercice de ses fonctions, le commissaire Charistos s'ennuie ferme pendant sa convalescence. Abreuvé de soupe aux vermicelles et nourri de volailles cuites à l'eau par une épouse aux petits soins qui en fait des tonnes, il n'a même plus la force de se rebeller contre ce régime spartiate et préfère déprimer en silence. Eteint, apathique, c'est tout juste s'il réagit aux conseils de Phanis, son futur gendre, cardiologue de son état. Pourtant, le flic sommeille toujours en lui et se réveille le jour où il assiste, horrifié, au suicide en direct à la télévision
du prospère homme d'affaires Jason Phaviéros.
Dès lors, Charistos se donne pour objectif de comprendre les raisons de ce suicide spectaculaire. Déjà compliquée par le fait qu'il ne s'agisse pas d'un meurtre, l'affaire se corse encore après les suicides tout aussi médiatisés de deux autres personnalités publiques. Pressé par le ministre, le chef de la police demande à son commissaire, toujours en arrêt maladie, d'enquêter officieusement et lui adjoint l'agent Koula pour le seconder. Charistos, parfaitement rétabli de ses blessures et de sa déprime, est d'autant plus motivé que s'il échoue, il risque sa place au bureau des homicides.
Dépaysement garanti avec le commissaire Kostas Charistos! Exit les Erlendur, Fredrik et autre Marrti rencontrés au gré des polars scandinaves très à la mode et kalimera (oui oui je suis polyglotte) aux Jason, Xénophon et Polychronis! Finies les vastes étendues enneigées de Suède ou d'Islande et bienvenue dans les rues embouteillées d'Athènes, sous l'implacable soleil grec!
Sur fond de corruption, d'enrichissement personnel, de trafic d'influence et de xénophobie, Petros MARKARIS nous livre une intrigue efficace et bien rythmée qui trouve sa source dans le passé du pays, à l'époque de la junte. C'est avec plaisir que l'on suit son commissaire dans son enquête,dans ses soucis domestiques ou dans une Athènes transformée en chantier géant. Hauts en couleurs, très méditerranéens, ses personnages sont plus que sympathiques avec une mention spéciale pour Adriani, l'épouse de Kostas dont les défauts agaçants sont compensés par ses qualités de cuisinière qui donnent l'eau à la bouche.
En résumé, MARKARIS nous offre un délicieux polar non dénué d'humour, nous promène dans les rues d'Athènes et nous fait découvrir une page méconnue (de moi) de l'histoire grecque. Que demande le peuple?
En souvenir de leur pote Steve qui s'est suicidé, Jean-Seb et Jasmin, deux jeunes québécois, s'occupent de son gros matou Legolas. Le chat passe de l'un à l'autre au gré de leurs humeurs et de leurs conquêtes parce que Legolas est une arme de séduction à double tranchant. "Trop cute", il attire lesfilles comme un aimant mais peut aussi les faire fuir quand il déverse le contenu de son estomac sur le canapé. Et les filles, c'est quand même ce qui intéresse le plus les deux copains célibataires.
Dès les premières bulles de cette BD, c'est le dépaysement total! Pas de doute,
on est au Québec. Cela se ressent dans la langue, les expressions, les anglicismes et c'est très sympathique! On se surprend à lire en prenant l'accent de là-bas.
Et on suit avec plaisir les petites aventures du quotidien de Jean-Seb, chômeur et très bon cuisinier et Jasmin, musicien à la recherche d'un groupe, tous deux fans de filles et d'alcool. Le propos, très léger, est parfois contrebalancé par des scènes du passé, plus dramatiques, où l'on découvre leurs familles respectives. Mais en général, c'est jeune, frais, drôle et terriblement masculin. Entre élans amoureux, sexfriends et coups d'un soir, les deux garçons ont fort à faire. Et attention! Il y a du sexe dans cette BD! Moi qui en étais restée aux très chastes Tintin ou Astérix, ce fut une vive surprise de voir ces dessins d'hommes nus se livrant à la copulation!
Tout cela est finalement bien sympathique et je voudrais remercier Myrtille qui a choisi cette BD pour moi dans le cadre du swap "Au-delà des océans pour l'Eldorado". Grâce à elle, je me suis replongé dans une BD, ce qui m'arrive de plus en plus rarement et comme le but était de faire découvrir le Québec, le pari est vraiment réussi avec ce titre original et dépaysant.
L'apprenti papa
Après dix années de vie commune et deux petites filles, Antoine Duhamel s'ennuie avec Alice. Aussi quand il rencontre par hasard une femme plus belle, plus jeune, plus mince, plus libre, il n'hésite pas très longtemps. Pour Lara, il plaque tout. Une nouvelle vie commence mais elle est bien loin de l'idéal de liberté qu'il s'était imaginé.
Xavier de MOULINS m'avait enchantée avec Ce parfait ciel bleu, c'est donc sans hésitation que je me suis précipitée sur son premier titre. J'y ai donc retrouvé Antoine Duhamel, ses doutes, ses lâchetés, ses contradictions, ses espoirs.
Après l'euphorie de la liberté retrouvée, voilà Antoine confronté à sa solitude, aux contingences matérielles et surtout à ses filles, qu'il avait plus ou moins négligées jusqu'ici. Au fur et à mesure de son installation dans cette nouvelle vie, il découvre qu'Alice n'était pas seulement l'épouse trop grosse et trop autoritaire qu'il ne désirait plus. Non, Alice était aussi cuisinière, banquière, gestionnaire du quotidien et maman. Sans elle, il fait l'apprentissage de l'indépendance et du métier de père. Ses filles, ces inconnues qui partagent désormais sa vie une semaine sur deux, vont faire de lui un père, imparfait certes, mais enfin concerné. Ses maladresses sont tout aussi touchantes que son évolution vers l'équilibre nécessaire entre ses problèmes d'adulte et leurs besoins d'enfant.
Même si les idées et l'écriture semblent moins abouties -faiblesse du premier roman, sans doute- j'ai retrouvé dans ce livre les fines descriptions des petites choses de la vie, les petites phrases géniales, la lucidité, l'ironie désabusée de Xavier de MOULINS qui décidément a su me charmer par deux fois. Un auteur à suivre, sensible, touchant, drôle et dans l'air du temps.