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L'œuvre d'Octave Mirbeau s'inscrit doublement dans le temps. Du point de vue de sa réception d'abord : ses romans, son théâtre et ses textes journalistiques et critiques connaissent un regain de faveur qui laisse imaginer ce que fut leur succès il y a un siècle. Du pont de vue de sa genèse et de sa maturation, des motifs et des motivations de l'écriture, surtout soumise à une évolution profonde et sûre, elle a pourtant laissé l'impression d'une trajectoire éclatée, d'un jeu d'apparences.
En réalité, une représentation durable mais variable, stable mais évolutive, de la nature accédant à la grandeur du mythe, permet à l'écrivain de se confronter à un univers inacceptable, de composer avec une
société que l'anarchiste répudie au nom d'une pensée humaniste et d'intuitions artistiques.
Partant d'une figure maternelle et protectrice d'une nature considérée comme un havre et un refuge, le mythe personnel de Mirbeau se remodèle au fil de l'écriture : un tournant du siècle, un mythe de la Vie, dynamique, plus exigeant et davantage combatif, propulse l'auteur vers une conciliation avec le réel, loin de cette tentation du pessimisme.