Media Resistance. Un Echo Pour Les Voix Discordantes

A l'heure où triomphe un certain consensus médiatique, Média Résistance donne la parole à des initiatives citoyennes qui utilisent les médias comme relais de la démocratie. Ces poches où circule l'information peuvent favoriser la lutte contre certaines formes d'exclusion sociale et suggérer des alternatives de vie communautaire. Le choix des expériences a été guidé par plusieurs critères : l'éducation à la démocratie, l'opposition à un pouvoir fort, le renforcement de la société civile, la prévention et la résolution des conflits. Le projet Média Résistance est né de la volonté de valoriser l'expression des hommes et des femmes qui, par l'écrit, le son ou l'image, refusent de courber l'échine et de retransmettre une information formatée. Au débat théorique sur la question des flux d'informations Nord-Sud, nous avons préféré tirer de l'ombre des expériences de médias qui manquent moins de courage que d'une reconnaissance extérieure. Nous avons voulu parler de ces journalistes des Balkans, du Moyen-Orient, d'Amérique latine et d'Afrique qui ont choisi de casser le ronron des dépêches d'agence et des interviews téléguidées. Le projet de Média Résistance n'est pas de faire du pluralisme des médias une théorie séduisante pour appâter quelques officiels lors de colloques internationaux, où des élites du Nord viendraient dicter leur conception de l'indépendance à des journalistes du Sud ou de l'Est de l'Europe en quête de vérité. Les histoires qui suivent sont autant de témoignages sur la difficulté d'un journalisme de résistance. Elles sont aussi un hommage à la ténacité et à la volonté de faire entendre la voix de ce qu'on appelle pudiquement " la société civile " et que l'on qualifiait autrefois de " peuple " ou de " masses opprimées ". Les termes ont changé mais les atteintes au simple droit à l'expression continuent de faire recette un peu partout. " L'oubli " quotidien des " sans-voix ", des opposants à l'autoritarisme politique, des dénonciateurs de la corruption et des militants de la solidarité la plus élémentaire, justifie plus que jamais l'existence des médias indépendants.