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A l'automne 1965 eut lieu la rencontre d'un éditeur d'art et galeriste, Aimé Maeght, d'un animateur des Lettres, Gaétan Picon, de trois poètes, Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Jacques Dupin, d'un prosateur, Louis-René des Forêts. Ainsi fut élaboré le projet de ces cahiers de l'Ephémère qui ne devaient paraître guère plus de cinq ans. Cinq ans, et la mise au jour ; et à l'épreuve, d'une formule de revue unique par sa faim d'ouverture : sur les modalités pratiques de l'art de l'imprimeur ou du peintre, sur la poésie étrangère, sur les oeuvres en cours ou méconnues.
C'est à repérer ces tracés interrompus que cet essai se dédie, selon un parcours transposable à des expériences similaires, qui se ménage cependant la possibilité de s'attarder sur telle réalisation singulière ; selon un fil narratif aussi, où suivant les aspects envisagés, tel animateur devient protagoniste ; avec un souci de démonstration enfin. Et ici, l'ambition de l'auteur est double : garder en esprit la nature de ces cahiers va de pair avec la volonté de dégager l'Ephémère des a priori qui le réduisent à une vision sacralisante de la poésie.
