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Khadidja la Marocaine est une de ces "mauresques" dénudées, photographiées dans l'Afrique du Nord coloniale pour exciter les fantasmes occidentaux Une fille au corps surexposé dont l'image imprimée à des milliers d'exemplaires voyage à travers le siècle, du photographe au soldat français qui l'achète, à l'ami qui reçoit la carte postale et la range dans une boîte à souvenirs, à la petite-fille du soldat après sa mort.
Un jour, un peintre du Maroc contemporain, Miloudi Nouiga, exhume les portraits de ces filles et les balafre de couleurs pour en rappeler la mémoire. Un geste inouï, nécessaire, dont Valentine Goby s'est inspirée, pour écrire le roman des prostituées oubliées du quartier réservé du Bousbir, à Casablanca.
Révolte contre l'oubli, contre l'asservissement des corps
Dans un récit court et tenace, au travers de plusieurs personnages liés par une photographie d'époque coloniale, Valentine Goby raconte ce qu'est l'image d'un corps, créé pour un désir voyeur, mélangeant trop facilement au gré des fantasmes son origine, sa chair, sa réalité. Sans complaisance et sans fausse dramatisation, elle trouve les mots justes pour exprimer sa révolte contre l'oubli de ce qu'a été le Bousbir, refuge forcé des prostituées marocaines à Casablanca.
Découvrez dans ce roman l'une des plus grandes plumes littéraires du vingt-et-unième siècle.