Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Je suis revenu dans la maison où il me fallait dresser la liste des meubles et des objets que j'avais décidé de conserver. Je suis là qui tourne...
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" Je suis revenu dans la maison où il me fallait dresser la liste des meubles et des objets que j'avais décidé de conserver. Je suis là qui tourne encore dans ce sanctuaire, qui sera bientôt sur le marché immobilier. Je sens confusément que quelque chose reste encore là, comme un dernier spasme de vie, dans la pénombre de cette maison déserte. Mais que chercher ici que je n'ai pas encore trouvé? (...) Derrière un rideau de toile bleue je découvre un grand placard dont j'avais oublié l'existence. La porte rechigne en grinçant et là, tout reste suspendu en moi-même. (...) Je reste là dans ce déluge de souffrance et de joie, me souvenant de celui qui monte aussi du fond des toiles de Turner ou des aphorismes de NIietzsche : c'était donc ça qui traversait l'autre regard du père, celui que j'avais rencontré parfois. Alors je me suis mis à pleurer (...) " Comment un Charentais de pure race résiste par l'écriture à une pollution qui n'est pas seulement atmosphérique, entre un pavillon rochelais et un grand paquebot parisien... Ou le retour en Charentes comme retrouvailles d'une famille maintenant disparue et surtout comme un face à face avec soi.
Jean-Pierre Coutard a déjà publié sa thèse de philosophie : Le Vivant chez Leibniz (L'Harmattan, 2007). Il confie ici au roman et à la poésie ce que le raisonnement philosophique ne peut exprimer.