Alphonse Daudet naît en 1840 à Nîmes, aux portes de la Provence, où il passe une enfance heureuse. Mais le départ de la famille pour Lyon, une dizaine d'années plus tard, à cause de la faillite familiale, marque le début des souffrances d'Alphonse, qui ne supporte ni la pauvreté de sa famille ni la pluie... Il aura d'ailleurs besoin, tout au long de sa vie, de faire des voyages fréquents dans le Midi, en Provence, mais aussi en Corse ou en Algérie, de retrouver cette atmosphère solaire qui lui plaît tant.
Le Midi cher à son enfance reste d'ailleurs, avec le petit peuple, notamment décrit dans les Contes du lundi, l'une de ses sources d'inspiration les plus fécondes. Mais Daudet, même s'il mène une vie de bohème assez misérable et contracte très tôt la syphilis, veut faire une véritable carrière littéraire. Il souffre d'être enfermé dans une image d'auteur provençal et ceci, dès 1866, quand paraissent les premières Lettres de mon moulin.
Il diversifie alors ses écrits, grâce à l'écriture des pièces de théâtre, comme L'Arlésienne (1872) ou La Lutte pour la vie (1889), de romans comme Tartarin de Tarascon (1872), Le Petit Chose (1868) ou encore Jack (1876), dans lequel le récit, très réaliste, décrit les milieux ouvriers, provinciaux et parisiens... Ainsi, il est bien souvent un précurseur dans le choix de ses sujets : avant Zola, il parle du peuple et témoigne contre une société basée sur le mensonge.
Son talent est de savoir mêler les genres, les thèmes, mais aussi les tons : il joint comme Dickens l'humour à la pitié, et son oeuvre est pleine d'émotion, de fantaisie, et d'observations remarquables. Toutes ces nuances se retrouvent dans ses Contes. Les Lettres de mon moulin grouillent d'animaux humanisés, de religieux, d'enfants, de personnages tous différents ; ça sent bon la lavande, le thym, le romarin et la farigoulette...
Ces contes sont un véritable hommage à la Provence comme les Contes du lundi sont un hommage à la France. On y voit combien Daudet aime décrire les lieux, les gens, les choses simples mais belles, qu'il sait "donner à voir". Daudet meurt à Paris le 16 décembre 1897.
« Ah ! Qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! »
Oui, jolie, mais têtue aussi, et puis éprise de liberté... Malgré tous les efforts de M. Seguin, Blanquette ne rêve que d'une chose : aller gambader dans la montagne. M. Seguin a beau lui répéter que le loup la dévorera, Blanquette ne l'écoute pas et finit par s'échapper.
Elle passe alors sa journée dans la montagne : elle se repaît de l'herbe tendre, rencontre des chamois, observe la maison de M. Seguin et se croit alors « au moins aussi grande que le monde »... Mais, à la nuit tombée, alors que la montagne devient violette, le loup commence à hurler...
La Chèvre de Monsieur Seguin est sans doute la plus célèbre des Lettres de mon moulin : Alphonse Daudet y décrit l'aventure d'une folle petite créature ivre de liberté, insouciante et pourtant courageuse. Les illustrations de Jean-Luc Buquet laissent transparaitre la chaleur et la beauté de la Provence, tout en créant une atmosphère nostalgique et inquiétante...
Dès 6/7 ans.