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Il est très difficile d'essayer de synthétiser ce qu'est L'oubli que nous serons sans trahir ce livre, parce que, comme tous les chefs-d'oeuvre, il est plusieurs choses à la fois. Dire qu'il s'agit d'une mémoire déchirée sur la famille et le père de l'auteur, qui fut assassiné par un tueur, est certain, mais cela reste limité et infime, car ce livre est, aussi, une saisissante immersion dans l'enfer de la violence politique colombienne, dans la vie et l'âme de la ville de Medellín, dans les rites, les petites choses de la vie, l'intimité et la grandeur d'une famille, ainsi qu'un témoignage délicat et subtil d'amour filial, une histoire vraie transfigurée par son écriture et sa construction en une superbe fiction, et l'un des plaidoyers les plus éloquents jamais écrits contre la terreur comme instrument d'action politique.
Mon père ce héros
C'est un beau livre comme une déclaration d'amour d'un fils à son père. H. A. fait le portrait de son père et de sa famille sous l'esthétique d'un journal intime qui finit par rencontrer l'histoire de son pays lorsque son père devient de plus en plus un personnage public par un engagement politique qui grandi au fil du récit. H. A. donne une image de super-héros de son père, mais à visage humain, dans une Colombie capable du meilleur comme du pire.