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Vue de la mer, la falaise est un Contrehorizon traité picturalement en noir par l'auteure. Contrehorizon est un mot qui n'existe pas en français, bien que Littré retienne un grand nombre de substantifs formés avec contre, comme Contre-vue : point de vue opposé, en optique. La formule L'oeuvre au noir, écrit Marguerite Yourcenar, désigne dans les traités alchimiques la phase de séparation et de dissolution de la substance qui était, la part la plus difficile du Grand Ouvre.
On discute encore si cette expression s'appliquait à d'audacieuses expériences sur la matière elle-méme ou s'entendait symboliquement des épreuves de l'esprit se libérant des routines et des préjugés. Sans doute, a-t-elle signifié tour à tour à la fois, l'un et l'autre. Contrehorizon prétend intervenir en " contre-vue ", l'oeuvre aux noirs implique en art, à la fois des expériences sur la matière et des épreuves de l'esprit pour l'extraire et le libérer des routines et des préjugés, préjugés défavorables si souvent attachés à la couleur noire.
A partir d'une généalogie d'artistes, l'auteure situe cette pratique circonstanciée ayant donné lieu à la réalisation de l'installation de peinture Contrehorizon. Le noir, inscrit dans un carré ou un rectangle, a accompagné nombre d'artistes dont Kazimir Malevitch, Ad Reinhardt, Aurélie Nemours, Agnès Martin, Sean Scully peintres, Richard Serra et Antony Gormley, sculpteurs. Ponctuellement, avec Raoul Dufy il s'associe à un Contrehorizon.
Traité en monochrome, le noir prend place selon une continuité, une espèce de filiation de ce phénomène en peinture, jusqu'au post minimalisme pictural dont se revendique l'auteure.