En cours de chargement...
Lorsque commence ce journal, en 1904, Katherine Mansfield n'a que seize ans. Pressent-elle qu'elle mourra jeune et qu'il lui reste moins de vingt ans à vivre ? Ces pages d'une rare maturité le laissent à penser. Après avoir passé son enfance en Nouvelle-Zélande, Katherine Mansfield suit des études en Angeleterre. Elle retournera chez elle quelque temps avant de convaincre son père de la laisser partir à nouveau pour l'Europe.
Ce témoignage bouleversant est davantage une succession d'impressions fugitives, de réflexions sur la création, d'ébauches de nouvelles, qu'un récit au jour le jour. Son oeuvre et sa vie qui furent intimement mêlées apparaissent ici par fragments. Mais, dès les premières lignes, on reconnaît la plume de l'écrivain, l'art de la nouvelliste de saisir en quelques mots une situation, une atmosphère. Révoltée, angoissée, passionnée, Katherine Mansfield se révèle pleinement dans ce journal qui n'est pas sans rappeler un autre journal célèbre, celui de Virginia Woolf.
un "esprit terriblement sensible"
Katherine Mansfield est morte de la tuberculose à 34 ans. Elle ne cesse pas de voyager et d'écrire, des nouvelles qui sont désormais des chefs d'oeuvres de la littérature du XXème siècle, tout en étant confrontée à la maladie, à la solitude et en proie à un sentiment d'exil. Son journal est constituéde fragments de journaux intimes,de lettres, de bribes d'écriture, n'importe quels textes pouvant être datés et formant un tout tout à fait cohérent. De plus l'éditeur a eu l'intelligence de rajoute,r en introduction à chaque grande période du journal, des notes biographiques très éclairantes. L'atmosphére est particulière, alternant des descriptions insicives de ce qui l'entourre, à des réflexions angoissées où elle s'apitoie sur son sort. Le ton dénote un franc-parler étonnant, elle a un humour que j'aime particulièrement, certaines piques contre les français sont d'une drôlerie que j'aime tout particulièrement, en ce moment même, tandis que j'écris ces lignes, je fais mienne cette citation du journal : "Les Français se fichent complètement du bruit qu’ils peuvent faire. Je les déteste à cause de cela".