En cours de chargement...
Deux images de l'Argentine ont fait le tour du monde à la fin de l'année 2001 : les pillages d'épiceries et de supermarchés et les " concerts de casseroles ". Deux illustrations emblématiques d'un pays désormais déboussolé. Plusieurs phénomènes sont alors apparus comme représentatifs de la crise traversée. Parmi eux, les clubs de troc - proches des SEL français - ont montré que les groupes sociaux ne sont pas restés sans voix et sans ressources politiques et symboliques pour réagir face au démantèlement des principaux dispositifs d'intégration sociale.
Les clubs de troc, cercles d'échange de biens et de services, où l'on n'utilise pas d'argent mais une monnaie locale, sont nés au milieu des années 90 avec pour propos la " réinvention du marché ". Réseaux d'échange et d'entraide pour les populations les plus démunies, ils constituent une pratique innovante en même temps qu'ils condensent les principaux enjeux d'une société en crise : le rapport des acteurs au travail, à la consommation, à la monnaie, aux institutions.
Comment échange-t-on dans les clubs de troc ? Quelles sont les spécificités de ce marché réinventé ? Quels liens se tissent entre les membres de ces groupes ? Enfin, quelles sont les possibilités et les limites de ce type d'expérience ? Ce sont ces questions que cet ouvrage invite à explorer.
