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Lukas
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Lebensborn
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Postdam
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Konrad von Kebnersol
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Napola
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Jungmannen
Ce roman pour adolescents lève le voile sur un aspect méconnu du régime nazi : le programme Lebensborn dont le but était la création d’une race idéale germano-nordique. Dans le cadre de ce projet réalisé par Himmler, des foyers furent aménagés pour permettre à certaines femmes allemandes jugées "racialement pures" de s’accoupler avec des officiers de la SS afin de donner naissance à des enfants parfaits, qui présenteraient tous les caractères physique et moral exemplaires de la race aryenne typique.
Le narrateur du livre est Konrad, un de ces bébés prototype conçu dans le
cadre de ce programme, fervent défenseur de la doctrine nazie dès sa naissance. Ses convictions vont s’effondrer à la suite de sa rencontre avec Lukas, un jeune garçon polonais blond aux yeux bleus, enlevé et éduqué pour qu’il devienne comme lui un parfait représentant de la race aryenne.
J’aime beaucoup les romans qui m’apprennent des choses sur un sujet assez obscur pour moi ; "Max" appartient clairement à cette catégorie. L’auteur semble être bien renseignée sur le programme Lebensborn – elle cite d’ailleurs ses sources d’inspiration à la fin du récit – et arrive à nous transmettre un savoir intéressant sans que celui-ci empiète sur la fiction. Aussi, la fable est-elle particulièrement équilibrée ; elle ne tombe jamais dans le pédantisme ou le didactisme.
Autre point positif à mettre au crédit de l’ouvrage : l’histoire en elle-même est plutôt bien menée. L’intrigue est loin d’être insignifiante et niaise, pleine de bons sentiments – la fin tragique en atteste. L’évolution de Konrad tout au long du roman est bien dosée (ni trop abrupte, ni trop longue). Dommage toutefois que l’auteur cède par moment à la facilité avec quelques péripéties grotesques et inutiles (comme par exemple, le moment où Konrad retrouve sa mère à la fin du roman, dans une cave en plein centre de Berlin !)
L’écriture est assez inégale. En règle générale, les narrateurs enfants sont une entreprise périlleuse à mener en littérature, et les écrivains qui essaient cette voie s’y cassent souvent les dents. Ainsi, le livre est plutôt laborieux dans sa première partie – les premiers mois de Konrad – mais il est quasiment mission impossible de faire dire "je" à un bébé à peine sorti du ventre de sa mère sans que cela paraisse artificiel ! Même lorsque Konrad grandit toutefois, l’auteur a du mal à saisir le ton juste, et la voix de l’enfant qui porte le roman sonne assez faux la plupart du temps. Cependant, il faut reconnaître que le procédé global qui consiste à faire du narrateur un être immonde (il s’agit au départ d’un nazi convaincu, ne l’oublions pas) est assez efficace et réussi dans l’ensemble.
Bref, il s’agit d’un bon livre, pas indispensable toutefois, à réservé à un public jeune assez âgé tout de même : certains propos de Konrad sont assez choquants pour les non-initiés, et ce d’autant plus qu’ils sont énoncés à la première personne.
Impossible de s'en détacher dès la première ligne.
Ce roman nous parle d'un sujet peu connu de la seconde guerre mondiale : la conception d'une "race" parfaite surveillée/manipulée par les nazis afin d'augmenter la population aryenne. L'histoire est racontée à travers les yeux de Max, un bébé du programme. Dès les premières phrases, Max est détestable et crée un malaise. Mais grâce au talent de Sarah Cohen-Scali, on est happé par l'histoire de cet enfant qui est à la fois bourreau et victime.
Un livre paradoxal à lire absolument ! (Pour public averti !)