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Alors que nous nous questionnons aujourd'hui sur la pertinence de la réflexion esthétique, la question de sa fonction politique paraît revenir à l'ordre du jour. Faisant le constat des impasses de l'avant-gardisme et des apories de la subversion sponsorisée, nous en sommes venus à douter de la valeur ontologique de l'expérience esthétique, perdue dans une marchandisation aliénante du monde. L'histoire veut que cette " fin de l'art " soit la conséquence d'une fragmentation processuelle du politique.
Pourtant, en tant que configuration du sensible, l'esthétique pose toujours la question de sa projection politique. Alors que les Lumières, comprenant l'art à partir de ses effets sur la sensibilité, ont cherché ce projet dans l'harmonie des facultés, gage de la permanence du monde, les avant-gardes semblent plutôt l'avoir associé à la construction d'un monde à venir. Pouvons-nous ainsi établir une continuité ? Ou cette dérive témoignerait-elle plutôt, sous l'aune de l'histoire, d'une luxation des facultés ?