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" Folie " et " guérison " ! L'association de ces termes empruntés au langage courant peut passer pour provocation à propos du plus grand criminel de tous les temps. Comment dire sans déraisonner que ce fint fut guéri ? Telle est pourtant la piste que cet ouvrage nous propose de suivre pour percer le " mystère Hitler ".
A travers l'exploration d'un " vide de conscience ", il s'agit de montrer le lien entre la genèse d'une psychopathologie particulière et le développement de tout un pan de la culture d'une époque pour lequel la sortie des voies traditionnelles de la conscience philosophique et religieuse - dont l'humanisme, malgré de farouches conflits internes, avait jusqu'alors constitué le substrat - était érigée en promesse de salut face à la " dégénérescence " de l'homme " moderne ".
C'est parce que ce lien est devenu rencontre entre Adolf Hitler et le peuple allemand, qu'il fut source d'action, de normativité, voire de normalité.
" Les vraies raisons de l'antisémitisme de Hitler ? Je n'en sais rien. Personne n'en sait rien ", a dit Alan Bullock, l'un de ses premiers biographes. Si l'impasse dans laquelle s'est ainsi retrouvée la pensée a pu jamais fournir un alibi à l'ignominieuse démarche révisionniste, on trouvera là de quoi éclairer la déraison absolue du maître du troisième Reich en la reliant à une rationalité qui a tenté d'inverser la marche de la civilisation et a poussé le crime au-delà des limites de l'imaginable.
