Retour, repentir et constitution de soi

La traduction de l'epistrophè grecque en conversio latine a pu laisser entendre une continuité entre le " retour " des philosophies grecques néoplatoniciennes et l'événement religieux proprement chrétien de la conversion. Le paradigme en serait le passage de Plotin à Augustin. Mais peut-on oublier que les grecques classiques n'ont pas d'éthique du repentir et que, sans ce rapport au temps de la faute, la constitution de soi n'a ni le même sens ni le même lieu ? C'est le travail du Centre A.
J. Festugière de Paris X-Nanterre sur les entrecroisements et reprises entre philosophie et religion qui est à l'origine des études rassemblées en cet ouvrage. Que nous voyions apparaître aujourd'hui une nouvelle forme de repentir publique convie à mieux distinguer deux modèles de constitution de soi qui se reconnaissent en ce que l'accent porte tantôt sur l'être et tantôt sur le temps.