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Un premier roman magnifique, nourri d'imaginaires qui peuplent les cimes et de métaphores, buriné d'histoires laminées au vent qui façonnent les destinées.
On y chemine cramponné à un petit bout de corde, peuplé de rêves, de chants, de désirs comme de présences qui traversent l'horizon glacé, noyé d'absolu.
On y arpente des recoins d'étendue blanche, des abris où s'brûler la gorge, des vires et des nuées de solitudes, ces ombres et ces lumières qui se reflètent dans le creux de la roche.
Le bord du monde est vertical, une échappée, une ascension, qui renferme ce petit
brin de magie qui vous transporte, à l'écart du monde et du temps, au pied de La Grande, dans les brûlures de l'hiver et les crocs d'une nuit glaciale, dans l'infini qui se dessine comme le chemin d'une cordée initiatique traversant des contrées intérieures et des paysages qui tutoient l'ivresse des sommets et ses questions sans réponses.
Simon Parcot, en funambule magnifique, signe une parabole somptueuse de poésie ciselée , comme de clins d'œil, sur les crêtes et les mystères qui agitent l'existence, les songes abrités des grands sommets.
Quel beau roman scintillant d'échos, d'hommages, qui résonnent d'entre les parois.
Atypique et furieusement jubilatoire, truffé d'inventivités comme gonflé d'une liberté folle,
Fantaisies guérillères détonne, sonne comme un coup d'épée virevoltant, bien barré, dans les recoins poussiéreux de l'histoire, un 15è siècle ardent, revisité sauce piquante et malaxé de modernité.
Ça fuse, ça aime, ça guerroie et ça ripaille.
Dame Yolande et sa troupe de petites Jeanne en herbes dégomment à tout va, les mal-axés de l'évangile comme les tenants du patriarcat, le majeur fier et bien tendu.
Diable que c'est marrant cette épopée fémino-troubado-chevaleresque
désarconnante qui fait valser les codes et la langue, revisite l'histoire avec ce qu'il faut d'intelligence, de malice et d'esprit pour tenir le tout.
Guillaume Lebrun s'amuse comme un épicurien d'vant un plat qui déborde, et on savoure avec lui ce mélange aussi savoureux qu'explosif.
Un texte décapant, d'une fraîcheur à vous dérider les zygomatiques pour un bail.
Hardi-e-s de tous bords..
les enfants endormis
Dans ce texte foudroyant de sincérité, de silences engloutis comme de sociologies écrasées, Anthony Passeron entremêle l'intime et le collectif, deux récits qui se chevauchent, l'histoire d'un oncle, Désirée, disparu, comme une ombre dans la mythologie familiale, l'histoire aussi du Sida que l'on découvre, ces îlots d'inconnues qui renversent l'ordre des choses, fabriquent des peurs comme des rumeurs.
Deux inconnues et la même histoire qui défile, comme une bobine effilochée que l'on déroule, mettre des mots sur ce que l'on ne veut pas voir, sur les prémices d'un combat qui prend forme.
C'est le début des années 80, la drogue, l'insouciance des lendemains fiévreux.
Dans l'arrière pays niçois, l'histoire d'une jeunesse qui cherche à s'extraire des destins tout tracés, reprendre le commerce des parents, immigrés italien, bien installés.
C'est des années de déni, d'humiliations, de hontes, sociales et de douleurs ensevelies, le virus qui sonne comme un boomerang cinglant de tout ce que l'on s'attachait à fuir, de tout ce que l'on avait construit.
Entre enquête et radiographie familiale, les enfants endormis c'est des images en super 8 qui se découvrent d'entre les ombres, d'entre les voiles,
c'est un peu ça le sentiment à la lecture de ce texte bouleversant, magnifique, qui sonde le début des année sida et l'intimité écorchée d'une famille, sans mélo, mais qui se gonfle d'épaisseurs et de visages, de tendresse et de combats, de douleurs et d'espoirs.
Des mots, juste des mots, des faits précis, pour remplir un vide et quelques effluves de dignité.
Juste somptueux !