En cours de chargement...
LIVREsse n'a pas encore complété son profil
Avec ce titre, Jean-Claude Mourlevat nous invite à franchir la frontière de "l'ailleurs". Ici, le voyage qu'il nous propose fait froid dans le dos et ramène à la surface nos peurs les plus profondes. Au bout du chemin, il est question d'enlèvement, de séquestration, de traite d'humaines, de camisole chimique... et même de solution finale pour éliminer tout qui devient gênant...
Bien sûr, tous ces événements ont lieu dans un univers parallèle mais on ne peut s'empêcher d'établir des ressemblances avec des évéments qui existent ou ont existé ! Ainsi Estrellas (une ville
de cet ailleurs) et les trains qui y conduisent ne peuvent qu'évoquer le spectre des chambres à gaz et de la déportation. Le chapitre qui y est consacré s'intitule d'ailleurs "Le chemin de fumée" (titre que l'auteur a emprunté au roman de Rachel Hausfater qui traite des souffrances endurées par les rescapés des camps).
L'univers qu'il dépeint, à la fois similaire et très différent du nôtre, est également d'une beauté glaciale et aseptisée. On pourrait résumer ce monde par la formule : insipide, inodore, incolore... A tel point qu'une fois la cinquantaine, on y meurt d'ennui ! De quoi apprécier plus que jamais notre bonne vieille terre ainsi que l'humanité qui la peuple, quels que soient ses défauts et nombreuses tares ...
Toutefois, cette réalité parallèle plus que dérangeante est dépeinte de manière très prudente par l'auteur et les euphémismes sont légions (c'est par exemple le cas lorsqu'il évoque ce que subit la soeur de l'héroïne). Même s'il s'agit avant tout d'un roman destinés aux ados, cette retenue m'a quelque peu étonnée. Si mes souvenirs sont bons, il tournait bien moins autour du pot dans La balafre, par exemple.
Parmi les personnages présents dans cette histoire, c'est celui du romancier déprimé qui m'a davantage interpellée. Habitué à inventer une réalité surnaturelle à laquelle il ne croit pas, il s'amuse à se faire peur et à franchir la frontière que ses héros de papier ont tant et tant de fois traversée. Vous serez je pense surpris, comme moi, du destin que lui réserve l'auteur...
Le personnage d'Anne (ma soeur Anne...), l'ado qui recherche sa soeur ainée avec beaucoup d'opiniâtreté, est présentée comme un peu décalée par rapport aux jeunes de son âge. A la fois spontanée et plus mature, ses réparties vous enchanteront et sa rencontre avec Bran, le garçon hybride qui l'aidera dans sa quête, comblera les plus romantiques... Et "last but not least", pour ceux qui sont fans de Keane (comme moi), Anne les écoute tout au long de cette aventure...
Bref, un récit à la croisée des genres : fantastique, science-fiction et romance qui remet au gout du jour les histoires de Barbe bleue et du mythe d'Orphée.
Comme l'indique la 4e de couverture, après cette lecture : "Vous ne respirerez plus jamais de la même manière".
Londres, un immeuble minable, des gens qui n'ont aucun point commun : une mère-enfant irresponsable, une enfant délaissée, une vieille dame un peu fouineuse, un ado fugueur, ... Le Dr Hopkins affirme dans son livre La Fourmilière "qu'une fourmi seule ne peut accomplir de grandes choses, mais qu'ensemble elles sont capables de soulever des montagnes." Cette théorie s'applique-t-elle aux habitants du 33, Georgiana Street ?
Ce titre de Jenny Valentine m'a plu pour diverses raisons.
Tout d'abord, même si l'histoire n'a rien d'extraordinaire, les personnalités de ce roman sont, elles,
extraordinaires. Les deux jeunes héros, d'une intelligence et d'une sensibilité hors du commun ont en face d'eux une vieille dame toute ridée, qui ne paye pas de mine, a une grande gueule mais surtout le coeur sur la main...
Ensuite, ce titre est bourré d'espoir. Malgré les erreurs, parfois conséquentes, des uns et des autres, tout le monde peut s'amender et prétendre avoir droit à une seconde chance... En cela, ce titre est porteur d'un message positif qui fait du bien.
De plus, bien qu'il s'agisse d'un récit de vie, l'auteure a construit sa narration de telle sorte qu'elle maintient le suspense jusqu'au bout. On se doute dès le départ que Sam ne quitte pas sa campagne sans raison mais celle-ci n'est révélée qu'au moment opportun. De même, l'alternance des points de vue des deux enfants donne bien plus de profondeur au récit. Et il bien difficile d'abandonner sa lecture avant d'avoir le mot de la fin.
Enfin, même si cette histoire pourrait très bien s'assimiler à un conte de Noël, on est loin d'un récit "gnangnan". Les personnages sont truculents et l'auteur ne fait aucun mystère sur les misères qui peuvent toucher les individus d'une grande ville ni sur la cruauté dont les jeunes peuvent faire preuve les uns envers les autres.
En conclusion, un vrai coup de coeur qui vous fera aimer la myrmécologie !
Eona
Je viens de terminer ce pavé de plus de 650 pages et le moins qu'on puisse dire c'est que l'épopée se termine en fanfare même si j'ai un peu été freinée dans mon enthousiasme en raison de certaines longueurs narratives!
Le coup d'envoi du deuxième tome présageait une intrigue musclée où passions et luttes de pouvoir allaient se déchainer. De ce côté-là, pas de déception. Eona sera confrontée à de très nombreux dilemmes. AMOUR, RAISON d'ETAT, POUVOIR! Il ne sera pas évident pour elle de choisir!
En tant qu'unique lien avec les dragons, elle est au centre de toutes les convoitises politiques. Statégies, mensonges, trahisons règnent donc en maitre dans ce tome. La préface rédigée par le bibliothécaire impérial commence d'ailleurs par ces mots: "Un sage écrivit un jour: "La vérité est la première victime d'une guerre.""
La violence et la mort sont également très présents. Et l'auteure, tout en restant dans les limites du supportable, ne nous épargne ni les scènes de destruction ni celles des tortures. Elle évoque également les maisons de plaisir et les jeunes filles qui sont envoyées en pâture à l'Empereur. Et on vibre à l'unisson lorsque Eona doit se faire passer pour l'une d'entre elles et se retrouve confrontée à la perversité de Sethon.
Au coeur de toute cette violence, signes d'une envie d'espérance, se nichent la vérité, la sensualité, l'amour... l'équilibre!
Habituée depuis des années à se faire passer pour un garçon, la jeune fille, en s'associant à son dragon femelle, a dû révéler sa féminité. Les hommes la regardent désormais avec d'autres yeux et, elle-même, s'éveille à des sentiments jusque là inconnus. Cette évolution donne lieu à des passages très sensuels dans le récit. Partagée entre son amour pour Kygo et son attirance pour Ido, Eona sera bien en peine de repousser l'un comme l'autre!
Eona devient également le "naiso" de l'Empereur, c'est-à-dire le plus important de ses conseillers, chargé de lui dire "la vérité quand d'autres seraient tentés de mentir, de flatter... et de trahir". Pourtant, elle lui cache tant de choses...
Bref, vous l'aurez compris, dans cette suite et fin des aventures de la jeune infirme devenue la femme la plus importante de l'Empire, les événements se suivent et ne se ressemblent pas.
Seul défaut, cependant, le récit, par moments, m'a semblé un peu poussif et j'ai - je l'avoue - lu certains pages en diagonale. Il s'agit surtout des moments où l'auteure décrit les passages dans le monde énergétique, celui des dragons.
En conclusion: Une épopée fantastique en deux tomes de grande qualité tant sur le fond avec "Une Chine" réinventée avec intelligence par l'auteure * et des personnages très fouillés que sur la forme avec une écriture fluide, rapide, colorée, poétique...
Si vous avez aimé Le clan des Otori, cette saga devrait vous plaire!