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Dans ce livre, les auteurs font entendre quelle valeur humaine se loge dans la folie. Il ne s’agit pas de comprendre le fou – ici folie « ordinaire » – car le fou est justement celui qu’on ne comprend pas mais de saisir ce que, par cette incompréhension, la psychose nous enseigne - si nous sommes dociles à la suivre à la trace.
À cet égard, l’ouvrage tire conséquence de que « l’être de l’homme, non seulement ne peut être compris sans la folie, mais il ne serait pas l’être de l’homme s’il ne portait pas en lui la folie comme limite de sa liberté » (J. Lacan).
Un livre qui fera date dans la recherche clinique au XXIe siècle.
Patrick ROUX, psychanalyste.
À propos de « J’apprivoise l’invivable » de H. Castanet
L’artiste interprète
Un psychanalyste rencontre une œuvre : L’installation minuscule de Macha Makeïeff, dans le hall du théâtre La Criée, qu’elle dirige. Il ne s’agit nullement de distraire l’attente du spectateur durant l’entracte mais bien d’une œuvre dont Hervé Castanet, surpris, puis captivé par ce théâtre privé, tente ici de « retrouver la fiction qui l’agence » (p.16).
L’artiste - comme le psychanalyste – « très vite se cogne au réel », dit Macha Makeïeff. Elle n’en sort pas « sonnée ou épuisée » mais en créant une fiction : « Le rire est la seule réponse libre et humaine au désastre » (p.26). L’installation témoigne de sa réponse subjective. Pour la psychanalyse, la subjectivité est essentiellement temporelle. Des fils ténus relient la metteure en scène à la petite fille qu’elle fût. « J’avais besoin de cagibis, d’appentis, d’alcôve où emmurer un secret » (p.17).
Un des intérêts du propos de Hervé Castanet est montrer la nature de la méthode analytique : lire l’installation avec les mots de l’artiste, pour boussole. In fine, le visiteur lui-même se trouve interprété par l’installation qui le met face à la question « Que découvres-tu dans ce qui te regarde ? » (p.44) Le livre débouche logiquement sur la question éthique. Comment chacun de nous se débrouille-t-il avec l’invivable ? Quel est, visiteur, ton propre « contre-désastre » ?
Patrick ROUX, psychologue clinicien, psychanalyste.