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À découvrir
En 112 pages seulement, ce livre vous envahit d’images désespérément familières, tant la guerre que subit l’Ukraine nous accompagne dans ce récit qui décrit toutes les guerres actuelles en Europe : « Chaque matin, le colonel promène son regard sur les rues devenues cendres ». Ce gris total et la pluie sans fin nous submergent. L’homme se fourvoie toujours dans la guerre et l’auteure sait très bien nous le démontrer grâce à son humour noir.
Un coup cœur indéniable !
Isabelle Autissier, ex-navigatrice, nous fait revivre le passé flamboyant de la Sérénissime, jusqu’à la faire disparaître sous les eaux de l’Adriatique qui balaient tout sur la lagune ! Un conte dramatique, trois membres d’une même famille et leur vie avant la tragédie, trois points de vue sur le devenir de Venise, construite il y a plus de mille ans sur des pieux enfoncés dans la vase pour se défendre des envahisseurs. Mais la montée des eaux due aux tempêtes plus furieuses chaque fois, et aux grandes marées de notre siècle, n’avait jamais été imaginée. Ce sont nos comportements du toujours plus d’argent, de consommation, de touristes, qui vont nous mener droit vers cette catastrophe. Écoutons Isabelle Autissier.
Nous sommes à nouveau admiratifs des recherches historiques de l’auteure pour ce tome 2. La volonté de réussite au niveau national de cette famille Florio repose sur les épaules d’Ignazio, seul garçon de la troisième génération. Ce seul objectif balaie tout sentiment romantique ou de tendresse envers sa femme aristocrate, qui acceptera cette blessure à vie pour préserver leur renommée et leurs richesses immenses. Mais tout ne dépend pas, à Palerme, d’un seul homme, il y a le monde corrompu des élus sénateurs de l’Italie et les malversations de la banque de Rome.
C’est avec plaisir, après avoir aimé Surface, que je me suis plongée Dans les Brumes de Capelans.
Olivier Norek a l’art de nous tenir en haleine des heures entières : qui est ce monstre qui enlève avec lenteur et minutie des adolescentes ? Comme son héros, le capitaine Coste, nous sommes complètement dans le brouillard, aux portes du Canada sur cette île française minuscule, Saint-Pierre. Heureusement, les monstruosités côtoient des passages plein d’humour, des respirations nécessaires. Préparez-vous à une nuit blanche !
Comment laisser le champ libre à la vie quand on a consacré tout son temps de psychanalyste à écouter les autres, en imaginant que cela a pu combler son existence ?
Quand une patiente quitte tout, sans crier garde, le laissant sans voix, c’est le déclic pour Simon, il part, lui aussi, du jour au lendemain loin, très loin, sur une île japonaise. Plus aucun mot à écouter, plus de silence à analyser. Dans ce lieu du bout du monde, il va enfin pouvoir désencombrer son cœur et trouver le juste sentiment qui entoure l’âme. Tout est lent, subtil dans ce roman. Tout est écrit pour
comprendre que la culpabilité empêche de vivre librement.
C’est puissant la mémoire généalogique, quand on ne sait rien ou si peu mais que tout est contenu dans son corps comme une intuition. Un seul objet peut tout réveiller, comme cette carte postale pour Anne Berest, et provoquer ce besoin irrépressible de connaître l’histoire de ses ancêtres. De 1919 en Russie à nos jours en France, nous découvrons la famille Rabinovitch réduite à cette désignation mortifère : les Juifs. Nombre de livres de petits enfants, comme « Le ghetto intérieur » de Santiago H. Amigorena, nous instruisent et nous font réfléchir sur les conséquences dévastatrices de l’antisémitisme. Ne jamais les oublier est notre seul devoir.
Avec Erik Larson, chacun de ses livres est une immersion passionnante dans l’intimité des personnalités qui ont fait l’Histoire. Il s'inspire ici des journaux intimes de la fille de Winston Churchill, Mary, de son secrétaire particulier, Coville et des lettres de sa femme Clementine.
Nous raconter la première année de prise de fonction de Churchill au poste de Premier ministre est une merveilleuse idée, à une époque où l’Empire britannique est le seul à résister à Hitler. C’est monstrueusement long de tenir bon dix-huit mois jusqu’à ce qu’enfin les États-Unis s’engagent
à ses côtés. Ni Churchill, ni son peuple ne plieront sous les bombardements. Car cet homme si fantasque a su insuffler son énergie et son sens du courage à tous les Britanniques. Ce roman est une plongée dans le quotidien plein d’humour et de drames de ce grand homme du XXe siècle.
La Sicile nous interpelle pour ce qu’elle a de pire, la Mafia, mais au XIXe siècle, elle prenait son essor commercial en collectant tous les épices de l’Orient et les plantes médicinales pour les revendre à l’Europe. Une grande fierté que de soigner les maux du siècle.
L’auteure, Stefania Auci, nous raconte l’ascension remarquable de deux frères Calabrais qui ont existé, traités d’hommes de peine par les aristocrates Palermitains, et qui marquent encore aujourd’hui l’histoire de l’Italie. Une humiliation indélébile qui sera leur moteur pour conquérir le monde avec
leurs épices, leur vin, leur flotte de bateaux à vapeur et leur richesse. Cette famille Florio sera aussi visionnaire, aimant le progrès, elle embellira Palerme de belles villas et palais.
La suite de cette saga est très attendue, comme un voyage en Sicile que l’on souhaiterait prolonger pour l’été.
Partout en France, l’empreinte de Napoléon III perdure. Merci à l’auteur, Eric Anceau, pour cette biographie si complète de ce neveu de Napoléon 1er, qui croit en sa destinée singulière dès son enfance et son exil en 1815. Au-delà de cet héritage architectural remarquable, comme l’embellissement de nombreuses villes telles que Paris, Vichy et Biarritz, nous découvrons un homme politique ambitieux pour la France. Tout sera mis en œuvre, sur plus de 20 ans, pour faire entrer notre pays dans l’ère du progrès industriel, tout en soutenant le monde ouvrier, contrairement à l’Angleterre,
et en mobilisant ses ministres en faveur de l’agriculture ; on lui doit la magnifique forêt des Landes.
Européen convaincu, bien avant l’heure, Napoléon III n’a de cesse de vouloir construire une paix durable avec nos pays voisins. Mais c’est sans compter sur le chancelier belliqueux Bismarck, qui veut réunir les états allemands autour de la Prusse en provocant la guerre. 1870, c’est le début de la fin d’un siècle, qui promettait richesses et niveau de vie protégé, commerce international et paix durable. Triste fin pour un homme qui ne pensait qu’à faire perdurer la grandeur de la France.
On n'est pas des moutons et encore moins des brebis
Comment fait-elle ? C'est une question que je me suis posée à la lecture du premier livre d'Olivia de Lamberterie, "Avec toutes mes sympathies", couronné par le Prix Renaudot de l'essai en 2018. Comment imaginer que cette critique littéraire, très appréciée, avait pu vivre un tel drame familial et rester si lumineuse ?
J'ai retrouvé avec plaisir sa légèreté et son style pince-sans-rire dans "Comment font les gens ?". Ravie de passer vingt-quatre heures dans
la vie d'une Parisienne de 50 ans à qui la société enjoint de cocher toutes les cases. Comment est-on mère, aujourd'hui, avec les
smartphones et les réseaux sociaux ? Comment trouver sa place entre deux générations de féministes (sa mère, ses filles) ?
Comment accepter la vieillesse de ses parents ? Sûrement grâce à l'humour et à l'amitié.