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À découvrir
Comme moyen de rééducation après un grave accident, Sylvain Tesson choisit de sillonner à pied les chemins de France. Mais pas n'importe lesquels : les oubliés, les sinueux, les chemins de halage, ceux qui l'emmènent vers une nature sauvage et qu'il appelle les chemins noirs. À la fois poétique et contemplatif, et avec sa magnifique plume habituelle, Sylvain Tesson nous livre une réflexion sur la ruralité et la France contemporaine. Une petite bouffée d'air pour sortir des zones urbanisées, bétonnées et retrouver la beauté des massifs et de la campagne française.
Avec Océan mer, on part pour un très beau voyage poétique qui peut être aussi un peu déroutant. On se laisse bercer par l'histoire de la pension Almeyer, isolée sur une corniche en bord de mer, où se croisent sept personnages, chacun seul avec sa solitude et sa fantaisie, comme ce peintre qui peint sans couleur uniquement avec de l'eau de mer. Tous sont là pour une raison. On y trouve à la fois humour, poésie, drame, suspens.
Difficile à définir, mouvant comme les vagues avec un goût de l'infini, c'est un texte magnifique pour qui a envie d'une bouffée d'air frais en bord de mer
et de rêveries.
Incroyable que l'histoire de ce faussaire qui a su berner le monde de l'art en créant de faux Vermeer ! Passionné par ce peintre, il a inventé de toute pièce de faux Vermeer que les critiques et les spécialistes de l'époque ont pris pour des vrais, même avec une analyse chimique des tableaux. Ses tableaux ont rejoint de grands musées et comble de l'ironie, personne ne l'a cru le jour où il s'est dénoncé. C'est l'histoire un peu atypique de cet homme, raconté tel un roman et qui aurait même fortement contribué à la popularité de Vermeer, à l'époque moins connu. On découvre son monde, ses techniques assez originales et incroyables pour faire ses tableaux. Et cela nous fait aussi réfléchir sur le marché de l'art et son rôle durant la Seconde guerre mondiale. Intéressant pour qui se pose la question de la valeur de l'art et pour les passionnés de Vermeer
Après son premier livre Les Derniers Jours de Muhammad, Hela Ouardi revient sur les fascinantes intrigues entre les différentes tribus pour se partager le califat, à la suite de la mort de Muhammad. Le Prophète n'avait en effet pas laissé de testament et deux partis s'opposent : les Émigrants qui ont suivi le prophète dans son exil et les Ansars qui l'ont accueilli à Médine. Écrit comme un roman historique avec force rebondissement, entre stratégies politiques et trahisons, l'ouvrage est le premier d'une série qui pour autant ne s'appuie que sur des sources connues et a fait l'objet de recherches approfondies. C'est une lecture passionnante et fluide pour comprendre les fondements de l'Islam et l'origine des chiites et des sunnites.
Un roman fort sur la représentation du corps ! Une jeune adolescente obèse, aux proportions hors normes, fait part de sa différence avec ce qu'il implique de rejet, de harcèlement notamment à travers les réseaux sociaux, et la vision que lui inspire son corps. Née obèse, en quête d'identité, elle vit recluse avec son père débordant d'amour qui assouvit son besoin de nourriture, compensant l'abandon d'une mère. Je me suis délectée de cette plume aiguisée qui critique indirectement notre société normée, axée sur la consommation et l'apparence. Roman atypique, viscéral et de dévoration, l'appétit de cette héroïne cynique n'a d'égal que notre appétit à engloutir ce livre rabelaisien ! À dévorer de toute urgence !
Revoilà le deuxième tome de l'Adoption ! On se souvient avec émotion de l'adoption de la petite Qinaya et du lien qu'elle tisse avec ce grand-père adoptif aigri et bourru. Voici ici le voyage du grand-père « Achachi » sur les pas de Qinaya au Pérou. Tout en délicatesse et humour, ce voyage pour retrouver la petite fille qu'il a perdu, est une belle leçon de vie, réaliste et édifiant ! Et comme beaucoup de voyages, les réponses qu'on y trouve sont parfois tout autre que celles que l'on cherchait !
Quelle puissance effectivement dans ce roman ! On suit la création et le mouvement des Black Panthers à travers trois personnages : Neil, un policier confronté aux Black Panthers, Charlène, une militante de 16 ans et Tyrone, taulard forcé d'infiltrer les Black Panthers pour le FBI afin de sauver sa peau. Inspiré de faits et personnes réels, ce roman noir, très documenté, puise dans les archives pour nous montrer toutes les facettes des Black Panthers ainsi que le contexte politique et culturel de l'époque. On revisite l'histoire et le souffle de la révolution avec une tension sur le fil du rasoir, une écriture crue et cinématographique et une grande force narrative. À découvrir !
Coup de cœur pour ce roman post-apocalyptique sur fond de catastrophe écologique. Avril et Kid survivent dans une cabane perchée dans un arbre au milieu d'une terre devenue stérile, attendant le signal pour retourner à la Montagne, où se trouvent leurs parents malgré la guerre. Un jour, les étoiles noires un groupe violent de jeunes radicaux les délogent. Dans leur fuite, ils tombent sur un cochon noir avec une étoile blanche. Kid n'en démord pas c'est Sirius, le chien noir qui devait les conduire à la Montagne, lorsque la situation se serait améliorée. Après avoir suivi le cheminement mouvementé de Kid et Avril dans ce monde hostile, il est très difficile de laisser ces personnages drôles et attachants derrière soi. On y rencontre un conteur bougon et sage qui se laisse guidé par Ésope son âne, Madame Mô une vieille dame qui aime les histoires d'amour ou Darius, le garçon-mort fou et destructeur : plein de personnages hauts-en-couleur qui tentent chacun de faire face à l'adversité, survenue par la faute de l'homme. Un parcours initiatique pleines de rencontres et de belles valeurs humaines. Un roman prenant qui ne laisse pas indifférent.
Zidrou nous fait part ici de la vieillesse tout en délicatesse mais aussi avec beaucoup de malices. À travers deux personnages Ulysse et Méditerranée, on découvre le décalage entre le vieillissement du corps et de l'esprit, la solitude mais aussi la joie de vivre, la naissance des sentiments amoureux et du désir durant la soixantaine. C'est une belle réflexion sur cet âge dont on parle peu, avec des dialogues à la fois très juste et drôle. À découvrir !
le combat digne d'une femme pour l'euthanasie, face à la maladie de charcot
Anne Bert souhaite mourir et pourtant son livre est une ode à la vie. Cette femme sublime nous montre les derniers instants de sa vie face à la maladie de Charcot qui l'emmure dans son propre corps et l'amène vers une fin inéluctable. Elle souhaite rester digne et si elle n'a plus le contrôle de son corps, pouvoir choisir sa mort : l'euthanasie. C'est un livre touchant, qui nous montre la lente emprise de la maladie, le terrible désespoir de ne plus être maître de soi, mais aussi ses combats, sa vie avant de mourir et son amour de la vie.