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À découvrir
Soleil de cendre
Happé, englouti, enseveli dans une fange de cendres, de gravats et d’eau, dans les ruines d’une Berlin désolée.
Happé par ce roman magnifique sur la fin d’un monde, la fin du monde, sur les relations entre les personnes dans l’adversité, la perversion et aussi l’entraide. Les liens filiaux, familiaux, de couple, terrassés par les évènements.
Berlin, de nos jours ?
Pour le meilleur comme pour le pire.
Après plusieurs années d’absence, Marika retrouve la ville où elle a tant de souvenirs. Son fils Solal va rencontrer son père Thomas.
Une canicule
à 45°C devenue habituelle, des manifestants pour le climat qui bloquent tout.
Un nuage créé par une éruption volcanique, assombrit Berlin. Une pluie de cendres s’abat sur la ville, la recouvre d’une épaisse croûte.
Un violent tremblement de terre en plein cœur de Berlin, la ville devient ruine.
Marika ne retrouve pas Solal. Son fils, son unique raison d’exister. Il est avec son père, un être irresponsable, perdu, brisé.
Une quête éperdue dans une ville nostalgique. Une Berlin détruite à rapprocher de la Berlin de 1945. Une nouvelle guerre se dessine, qui opposerait la Terre à la civilisation humaine destructrice.
Un face à face en quasi huis-clos absolument fascinant.
Deux amies qui ne se ressemblent pas autant qu'elles le croient...
Deux portraits fantastiques sur fond de lutte sociale.
Les fusils sont sortis
[Rentrée littéraire/ Sortie politique]
Personne ne sort les fusils, Sandra Lucbert, éd. Seuil
Le "procès" [des dirigeants] de France Télécom comme une pièce de théâtre, une comédie jouée d'avance. Un système managérial qui a écrasé pendant des années les salariés dans le but de les vider, au nombre de 20 000. Plusieurs dizaines qui se tuent, des familles qui ont tout perdu, qui veulent au moins faire reconnaitre leur tort aux tortionnaires (oui oui). Mais ça ne fonctionnera pas, les prévenus sont trop sûrs d'eux, de leur bon droit, de l'assentiment de tous. Ce système mis en place dès le début des années 2000, c'est le Progrès, et ces dirigeants, ces exploiteurs, en sont les parangons. Rien ne peut les atteindre ; verdict : quelques mois de prison avec sursis, 15000€ d'amende quand on en gagne plusieurs centaines de milliers par an, c'est quoi ? "Cette histoire de suicides c'est terrible, ils ont gâché la fête" en dit le P-DG. Une comédie vous dis-je. Ces prévenus, lors du procès, rient ouvertement pleins du dédain de classe.
Sandra Lucbert était présente. Elle note elle réécrit le procès, dont elle déteste le langage, la novlangue du capitalisme. Sa langue ? La littérature.
Personne ne sort les fusils car tout le monde baisse les bras, on ne peut rien devant le néolibéralisme, le Progrès. Toutes vos révolutions ne peuvent rien. Heureusement, il y a la littérature pour rendre aux choses ce qu'elles sont véritablement : un drame. Et donner de l'espoir.
Merci Sandra Lucbert.
Personne ne sort les fusils, éd. Seuil "Fiction & Cie", août 2020, 15€, jetez-vous dessus