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À découvrir
Comme toujours avec les éditions du Chat Noir, j’étais curieuse de découvrir cette nouvelle parution !
Matilda vient d’une lignée de sorcières. Sa mère et sa grand-mère lui ont toujours répétées que la magie a des règles et des conséquences ; seulement Matilda s’en moque. Elle veut utiliser ses pouvoirs pour elle, pour être populaire ou se venger ou améliorer sa vie peu importe comment. Et elle a la possibilité de le faire tout en camouflant les marques sur sa peau que laisse la magie noire.
Mais deux événements surviennent : d’abord des animaux morts retrouvés avec
son nom inscrit dessus ; et ensuite il y a un nouvel élève, Olivier, qui la surprend en plein acte magique et qui va lui demander de lui apprendre.
De fil en aiguille, des événements toujours plus étranges vont arriver, et tout semble pointer la jeune fille du doigt. Mais Matilda est convaincue de ne pas être responsable. Vraiment… ?
J’étais curieuse de découvrir Sombre Tilly : à cause du résumé et de la couverture, le fait que ce soit publié chez le Chat Noir… Et une fois ma lecture finie, j’avoue avoir passé un très agréable moment !
On a du mal à s’attacher à Matilda au début : c’est une jeune fille de 17 ans, souvent en colère, en conflit avec sa mère, qui prend plaisir à utiliser ses dons pour son bénéfice personnel et ne se soucie pas de faire souffrir les autres. Mais – évidemment – on va la voir évoluer au fur et à mesure de l’intrigue, parfois comprendre ses actes et même s’identifier à elle.
Le fait que beaucoup de personnages soit des femmes est très appréciable, entre Matilda, sa mère et sa grand-mère, son ancienne meilleure amie, d’autres sorcières… Ça fait du bien d’avoir un livre avec une grande majorité d’énergie féminine !
Ensuite, la magie est très bien décrite : Georgia Bowers décrit très bien et très poétiquement l’utilisation de la magie, même dans ses actes les plus horribles. J’avais véritablement l’impression de feuilleter les vieux grimoires, de me promener à côté de l’(anti)héroïne dan cette ambiance automnale. Il y a des formules magiques, des sortilèges, des poupées vaudous… Bref, c’est un livre à lire idéalement à la période d’Halloween pour une immersion encore plus profonde !
Il y a quelques défauts dans Sombre Tilly, comme quelques révélations un peu téléphonées ; certains personnages (notamment la grand-mère) ont beaucoup de potentiels mais n’étaient peut-être pas assez développés à mon goût. Cependant, ces quelques défauts n’entament pas la qualité de l’ensemble, et Sombre Tilly est un livre que j’ai pris grand plaisir à découvrir.
Harcèlement et relation toxique ; relation familiale, amoureuse et amicale compliquée ; la difficulté de grandir et d’agir selon certaines règles… Sombre Tilly aborde plusieurs sujets intéressants et sont bien traités. Je recommande !
Un livre que j'étais curieuse de lire, sachant que La cité des brumes oubliées a été une inspiration pour Hayao Miyazaki et son film d'animation Le voyage de Chihiro !
Pour la première fois de sa vie, Lin part seule en vacances, et doit se rendre dans un endroit isolé surnommé « La vallée des brumes » – sur les conseils de son père, qui a lui-même passé des vacances à cet endroit étant jeune. Mais la jeune fille se perd dans un épais brouillard, et lorsqu'elle arrive à regarder son environnement, Lina se rend compte qu'elle est arrivée dans un petit village très étrange...
Elle va habiter dans la pension de la ville, tenue par une vieille dame avec une grosse tête, et dont les autres résidents sont tout aussi étranges que le village. Pour pouvoir payer son séjour dans la ville, Lina va devoir travailler dans chacune des boutiques, croisant des individus toujours plus inattendus, devant souvent exécuter des tâches étranges... Mais au fur et à mesure de son acclimatation dans le village, Lina va s'attacher de plus en plus à cette vie et aux différents individus.
Même si La cité des brumes oubliées a inspiré Le voyage de Chihiro, je préfère prévenir : les deux œuvres n'ont pratiquement rien à voir ! Hormis l'atmosphère étrange et surréaliste, la description physique de la mégère en charge de la pension... Hormis cela, il y a peu d'autres choses en commun. Le voyage de Chihiro est dans mon top des films préférés chez Ghibli, et même si au début j'étais désarçonnée devant toutes les différences et la petite taille de ce roman, j'ai rapidement été embarquée par l'histoire.
La cité des brumes oubliées est un conte farfelu et poétique, un récit initiatique où Lina est décrite comme une petite fille certes ordinaire, mais qui va se dépasser, qui va évoluer et qui va grandir. C'est un livre court, mais très beau, très bien écrit et surtout qui fait du bien au moral !
Petit et grand, je vous recommande vivement La cité des brumes oubliées, dont l'histoire ne peut pas laisser indifférent.
Un roman qui me tentait énormément, j'étais curieuse de m'y plonger !
L'intrigue se situe dans une époque moyenâgeuse, et où les hommes n'hésitent pas à accuser et à brûlait les femmes pour sorcellerie. Sauf que la magie existe bel et bien...
Il y a 5 ans de cela, presque toute la famille d'Odette à été tuée. La jeune femme s'est réfugiée dans une maison au fond des bois, tentant désespérément d'éteindre toute sorte de magie en elle, mais en vain. Elle commence à entendre des voix. Puis elle se réveille le matin, de la terre sous les ongles pour avoir creusé la terre du
cimetière. Et enfin, une pluie d'oiseaux morts... Les villageois murmurent dans son dos, la craignant de plus en plus ; tout comme Odette, qui craint la peur et la folie des villageois.
Mais le premier passage des chasseurs de sorcières, cette première tuerie... Tout cela n'était que le prélude à d'autres horreurs, car les hommes sont de retour, prêt à achever leur tâches et à tuer Odette.
Comme toujours, les parutions du Chat Noir me tente énormément (bien que j'ai du retard dans mes lectures !), et je n'ai pas hésité à me jeter sur Plumes et Ciguë, qui est ma deuxième découverte de l'univers de Gwendolyn Kiste – après Filles de Rouille.
J'étais très tentée par Plumes et Ciguë, pour plusieurs raisons : suivre une auteure dont j'avais apprécié le premier roman, la très belle couverture et le résumé (des SORCIÈRES !). Et je ne suis pas déçue de ma lecture ! Car Plumes et Ciguë est un récit bien mené, addictif, avec une très belle plume et des personnages bien campés et qui sont soit attachants soit détestables. Gwendolyn Kiste écrit un roman fantastique, avec une certaine tension perceptible jusqu'à la fin (jusqu'où peut aller la peur et la folie des hommes ?) mais aussi une certaine horreur, que ce soit devant la barbarie des êtres humains ou devant certains phénomènes surnaturels.
J'aurais aimé voir davantage de la magie utilisée par les sorcières, spécialement celles qui se cachent du pouvoir en place, mais aussi davantage de description de la forêt attenante à la cabane d'Odette, mais ce sont bien les seuls points légèrement négatifs que je pourrait soulever !
Les personnage sont tous très intéressants, la description de l'environnement est particulièrement frappant, et l'ambiance est lourde, poisseuse, empreinte de désespoir. Bref, Plumes et Ciguë est pour moi une nouvelle réussite chez les éditions du Chat Noir, et la confirmation que Gwendolyn Kiste est une autrice à suivre !
Bref, c'est une lecture que je recommande absolument.
Un livre qui m'a interpellé par sa couverture et son résumé, je me suis lancée sans hésitation !
L'intrigue commence en 1976, au moment où Dana, une jeune femme noire de 26 ans, emménage avec son compagnon, Kevin, un homme blanc avec lequel elle est mariée depuis peu. Alors qu'ils rangent l'appartement, Dana disparaît brusquement et se retrouve au bord d'une rivière. Là, elle sauve un petit garçon de la noyade... Dana réapparaît chez elle, et si cela a duré quelques minutes pour la jeune femme, cela a duré beaucoup plus longtemps pour Kevin, qui ne parvient pas à accepter totalement
le phénomène. Jusqu'à ce que cela se reproduise, de plus en plus fréquemment et pour des périodes de plus en plus longues pour Dana.
Chacune de ces disparitions concernent à chaque fois le même garçon, à différents moments de sa vie. On le découvre enfant, puis adolescent et enfin adulte. Et on va découvrir très vite que cet enfant, nommé Rufus, est l'un des ancêtres de Dana...
J'avoue, je ne connaissais pas Octavia E. Butler avant de commencer Liens de sang. Mais maintenant que j'ai lu ce roman, je suis très curieuse de découvrir les autres, en particulier les deux tomes de La Parabole du Semeur et Novice.
Dans Liens de sang, il y a tout pour me plaire : une intrigue historique se mêlant à une époque plus actuelle, le voyage dans le temps, des personnages forts... Et je dois dire que ce roman – même si souvent très dur, je préfère prévenir – est un coup de cœur ! Octavia E. Butler nous plonge dans une période dure et bouleversante avec l'esclavage aux États-Unis, et qui a toujours des répercussions à notre époque. Pour cela, elle utilise de manière très intelligente le voyage dans le temps. Même si Dana vit dans les années 70, avec toujours le racisme que cela comprend, elle vit évidemment une vie plus libre et plus égalitaire que les personnes noire à l'époque de l'esclavage. Le fait de confronter son point de vue de femme noire et libre avec les personnes noires de l'époque est dur, touchant et terrifiant. Si nous étions dans la même situation, comment réagirions-nous ? De son côté, Dana est terrifiée perpétuellement, elle doit s'adapter, souvent serrer les dents, parfois détourner les yeux devant certains événements. Mais elle conserve cette volonté d'aider, de faire avancer l'Histoire plus vite. Avec Liens de sang, Octavia E. Butler nous offre des réflexions très intéressantes : comment un enfant peut être amené à penser que l'esclavage est normal (que ce soit du point de vue d'un enfant blanc que noir), comment un esprit peut être brisé et dénué de tout espoir, ce qu'une personne est capable d'encaisser de manière à simplement survivre, pouvoir manger, protéger les personnes qui sont importantes...
Une fois que j'ai commencé Liens de sang, il m'a été difficile de m'arrêter – même si certaines scènes dures ont dû m'obliger à faire des pauses. Il y a de la violence, des drames, mais cela reste proche, je pense, de la réalité historique. Car il n'y a pas à rajouter de la violence, la réalité de cette époque était déjà suffisamment horrible comme ça... C'est réaliste, cru, dénonciateur, mais très bien écrit et bouleversant !
Liens de sang est un livre que je recommande à 100 %, que ce soit pour les personnes aimant la science-fiction ou l'histoire !
Époque victorienne. Nous découvrons Nancy, une jeune fille qui travaille avec sa famille dans un restaurant d'huîtres, au bord d'un petit port du Kent. Son monde va se retrouver bouleverser lorsqu'elle découvre une nouvelle personne dans le spectacle de music-hall auquel elle a l'habitude d'assister. Il s'agit d'un chanteur... ou plutôt d'une chanteuse, une femme habillée en homme et chantant sur scène. Fascinée, Nancy va retourner la voir toutes les semaines, jusqu'à ce que Kitty la remarque. Les deux femmes vont devenir amies, et la chanteuse va vite proposer à Nancy de la suivre à
Londres et de travailler en tant que son habilleuse. Nancy accepte sa proposition, la suit à Londres et c'est le début d'une folle épopée.
Je ne connaissais absolument pas Sarah Waters avant de commencer Caresser le velours (HONTE À MOI). Alors que c'est une autrice qui a écrit de nombreux romans (souvent LGBT+ d'ailleurs) et dont certains ont été adaptés en série, notamment par la BBC. Mais maintenant que j'ai lu ce premier roman de Sarah Waters, j'ai hâte de découvrir les autres !
Si vous aimez l'époque victorienne, les romances contrariées, les vies tumultueuses sur fond historique, je pense que vous allez aimer Caresser le velours !
Le côté historique m'a énormément plu, même si je pense que Sarah Waters a pris quelques libertés avec la réalité. Mais qu'importe, les descriptions sont très vivantes et magnifiques – que ce soit celles de la vie, de chacun des spectacles, des luttes sociale, féministe et LGBT+. Il y a bien sûr l'histoire d'amour, ou plutôt LES histoires d'amour, que ce soit celui que Nancy éprouve pour Kitty, celui qu'elle développe pour les spectacles, mais aussi pour d'autres femmes. En acceptant de suivre Kitty à Londres, la jeune femme va découvrir un autre mode de vie, des personnes très différentes de ceux qu'elle connaissait, mais elle va se découvrir aussi elle-même, l'amour qu'elle porte aux femmes est interdit et apporte son lot de danger, tout comme le fait d'être une femme qui s'habille en homme, et elle va découvrir le plaisir physique.
Caresser le velours est un livre percutant, très intéressant, bien écrit et bien mené. Une excellente découverte, je dois dire, et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde !
Caresser le velours a été adapté en mini-série par la BBC en 2002, avec notamment Keeley Hawes, Rachael Stirling et Sally Hawkins, sous son titre original Tipping the velvet.
Ce roman de chez Philippe Picquier m'intéressait énormément depuis sa sortie, et c'est l'occasion pour moi de découvrir (enfin) la plume de Ji-Young Gong.
L'école Ja-ae a besoin d'un nouveau professeur, et c'est Inho – sur les conseils de sa femme – qui va accepter cette position. Lorsqu'il arrive dans cette petite ville coréenne perdue dans le brouillard, il n'imaginait pas que sa ville allait être bouleversée. Être professeur dans une école privée est déjà un grand changement pour lui, mais aussi parce que les élèves sont sourds et/ou muets. Il va devoir apprendre la langue
des signes, à se rapprocher de ses élèves...
Mais sa vision du monde s'effondre lorsqu'il découvre que ces enfants innocents sont victimes de sévices et d'abus sexuels à répétition et depuis des années, par les personnes en charge de l'institution, et tout cela avec la complicité de membres de la police et de l'autorité.
Inho a peur : peur des personnes dirigeant l'école, peur de la police et du système, peur de se faire broyer... Mais il a surtout peur pour les enfants, et ce qu'il adviendrait d'eux si lui aussi ne disait rien. Alors, il va être le catalyseur d'un mouvement pour que la vérité éclate et que ces enfants trouvent enfin un peu de paix, et que leurs agresseurs soient punis.
Les enfants du silence est un roman tiré de faits réels : Ji-Young Gong nous parle de l'affaire de l'école de Gwangju Inhwa. Là-bas, un certain nombre d'élèves ont été violés et agressés sexuellement, et l'affaire a duré trop longtemps, et uniquement grâce à l'implication des familles, de certains professeurs, et d'autres personnes. Suite à cela, certains des coupables ont été jugés (certains plus sévèrement que d'autres) et l'école a fermée en novembre 2011. C'est suite à cela que la « Dogani Bill » a été adoptée : elle élimine le délai de prescription pour les crimes sexuels contre les enfants de moins de 13 ans et les femmes handicapées et augmente également la peine maximale d'emprisonnement à vie.
Cela ne va pas vous surprendre vu le sujet, mais Les enfants du silence est un livre très dur. Évidemment. J'ai eu le cœur brisé plusieurs fois devant le destin de ces enfants, devant la détresse de leurs familles et des enseignants qui ne savaient pas quoi faire pour les aider. Accomplir un acte pareil me révolte et me rend malade, c'est au-delà de ma compréhension. Les personnes qui ont violés ces enfants ont fait en sorte de ne pas être pris ou arrêtés pendant de (trop) longues années, détruisant d'innombrables vies. Car pour chaque enfant qui a témoigné, combien d'autres se sont réfugiés dans le silence, par peur, par honte ou sous la pression ? Ces enfants sont en plus porteurs d'un handicap, qu'ils soient sourds, muets ou les deux. Ces enfants ne pouvaient pas communiquer facilement, et quand ils le faisaient, on ne les croyaient pas. Rares sont les personnes qui ont osés porter cette affaire devant la justice, surtout avec les menaces et la corruption, mais il y a eu malgré tout un « mieux ». L'affaire a été portée au grand jour, il y a eu des arrestations, l'école a été fermée... Mais tout cela est-il suffisant pour aider ces enfants à se reconstruire ?
Les enfants du silence est bouleversant et déchirant du début à la fin, c'est une lecture que je recommande absolument. Mais le sujet très grave en fait un roman très dur...
Rafe est un adolescent qui aime jouer au foot, faire du ski et écrire. Il a fait son coming-out gay pendant sa quatrième, et est devenu un peu le porte-parole de la communauté LGBT dans sa ville, allant même dans d’autres lycées pour parler de tolérance et d’acceptation. Mais, peu à peu, Rafe est fatigué d’être seulement vu comme le « mec gay », et aimerait qu’on le lâche un peu avec ça, et que ça ne le définisse pas systématiquement.
Alors, lorsqu’il intègre un pensionnat pour garçons, il décide de ne pas parler de sa sexualité. Il ne la niera pas, mais… il
n’en parlera pas. Il va s’intégrer dans un groupe de sportifs, se faire des amis tout en ignorant la petite voix dans sa tête. Jusqu’au moment où cette comédie commence à lui peser, surtout en observant ses camarades de chambre, Albie et Toby, en voyant un camarade de classe sombrer dans la dépression, et en tombant peu à peu amoureux d’un autre garçon, Ben. On va avoir accès à ses pensées plus intime grâce à un travail demandé par un de ses professeurs, Monsieur Scarborough, qui lui demande un travail d'écriture bien particulier.
J’étais curieuse de découvrir De retour dans le placard, dont le résumé m’attirait énormément. Au fur et à mesure qu’on découvre Rafe, on voit pourquoi il veut un peu caché sa sexualité, son envie d’être accepté dans certains groupes, et on s’attache forcément à ce jeune homme, tout comme on s’attache à Ben, Albie et Toby. Mention spéciale à ces deux derniers, qui apportent une véritable bouffée d’air frais !
De retour dans le placard n’est pas un livre qui va me marquer durablement, mais qui a le mérite d’apporter des pistes de réflexions, des interrogations sur le fait de faire son coming-out ou non, sur la perception qu’on a de soi-même et des autres. Un deuxième tome est déjà sorti en V.O, et j’avoue être curieuse de le lire !
Je conseille donc De retour dans le placard, spécialement pour les lecteurs et lectrices adolescents, mais aussi pour tout les autres !
TW : maladie mentale, violences physiques et mentales.
Un livre qui était dans ma PAL depuis sa parution, je m’y lance enfin !
Le lycée Elmbridge a été la proie d’un horrible accident, causant la mort de trois élèves et laissant Carly Johnson portée disparue. La principale coupable est Kaitlyn. Sauf que cette jeune fille n'existe pas… Sauf pour Carly, dont elle est l’alter-ego. Les deux jeunes filles clament toutes les deux être aussi réelles l’une que l’autre : deux esprits dans le même corps. Carly vit pendant le jour, Kaitlyn vit pendant la nuit. Mais pour les
personnes de l’entourage de Carly, la jeune fille est malade, victime d’un trouble dissociatif de l’identité.
Le fonctionnement narratif de The Dead House est particulièrement frappant car l’histoire en elle-même est émaillée du rapport d’enquête : nous avons les extraits de journaux intimes, les différents interrogatoires, les observations médicales et psychiatriques, le récit de visionnages de vidéos… Tout cela rend l’histoire encore plus frappante et réaliste. L’intrigue débute avec le rapport d’enquête sur le drame qui a frappé le lycée, et l’histoire va ensuite oscillé entre le moment des événements et l’enquête elle-même. Le lecteur a donc accès aux pièces mises à sa disposition pour reconstituer le puzzle, dans l’attente des révélations finales.
The Dead House oscille entre deux genres : il y a le côté policier et médical avec cette enquête pour découvrir ce qui s’est déroulé lors de cette nuit tragique, ce qui est arrivé à Carly et Kaitlyn, les questionnements des médecins sur le trouble psychique de Carly… Mais il y a aussi le côté horreur/fantastique, presque mystique, avec la présence de l’occultisme et de la magie noire. Cette dichotomie réalité/magie est passionnant !
Mais outre cette histoire plus que captivante, il y a le destin de Carly et Kaitlyn. Pour les médecins, la jeune fille serait atteinte d’une psychose, et plus exactement d’un trouble dissociatif de l’identité, avec possiblement une schizophrénie et des hallucinations en plus. Est-ce bien le cas, la présence de Kaitlyn serait-ce un moyen pour Carly de se protéger un passé traumatisant ? Ou bien y a-t-il vraiment deux personnes dans un seul corps ? Le fait d’avoir un roman sur ce trouble de l’identité est très intéressant, je n’avais encore jamais lu de livre sur ce sujet. Surtout que c’est une pathologie encore très mal connue, sujette à beaucoup de débats et de théories… Je n’y connais rien pour ma part, mais je trouve que Dawn Kurtagich a décrit la situation de Carly et Kaitlyn avec beaucoup de délicatesse et de force.
Je vous recommande donc vivement The Dead House, une nouvelle lecture excellente chez le Chat Noir, et une première découverte réussie de Dawn Kurtagich pour moi !
Nous sommes en 1617, à Vardø, en Norvège, et où une violente tempête fait rage. Ce cataclysme va causer un véritable bouleversement humain, car quarante pêcheurs vont y trouver la mort… Les hommes de Vardø sont presque tous décédés, et les femmes du village vont devoir assumer seules leurs subsistances, que ce soit dans les tâches qu’elles assumaient d’habitude ou même en allant pêcher, un travail d’habitude assuré par les hommes. Un coup dur pour le village, et pour les femmes, qui vont non seulement perdre des bras nécessaires au travail mais – surtout – elles vont
perdre des compagnons, des maris, des fils, des frères… Comme Maren Magnusdatter, qui perd son frère et son père.
Trois ans plus tard, les femmes ont réussit à survivre et à se débrouiller par elles-mêmes. Mais l’arrivé d’un nouveau venu nommé Absalom Cornet va une nouvelle fois bouleverser leurs existences. C’est un homme sinistre, avec le soutien d’hommes puissants, et qui « excelle » dans la chasse aux « sorcières ». Sa jeune épouse, Ursa, est terrifiée et sous l’emprise de cet homme. Pour lui, Vardø est un endroit abandonné par Dieu et hanté par les superstitions, notamment celles des Samis. Pour Ursa, c’est un endroit où les femmes peuvent être égales aux hommes. Son amitié avec Maren va bouleverser sa vie, de plus d’une façon…
J’étais très tentée par Les graciées, que ce soit grâce à la couverture frappante ou au résumé très alléchant. Quelques heures de lectures plus tard, j’étais conquise !
Les graciés, c’est un ouvrage vraiment marquant. Souvent dur, et tout le tout temps touchant. C’est un livre devant lequel on ne peut pas rester indifférent, et qui bouscule sans concession. Que ce soit l’époque, les fait relatés, la violence subies par les femmes… C’est nécessaire de raconter, c’est dur, c’est violent ! Je connais déjà un peu la thématique de cette fameuse « chasse aux sorcières », mais Kiran Millwood Hargrave nous replonge dans cette époque avec beaucoup de talent et de sensibilité. Et cela touche énormément ! Surtout lorsqu’on sait que Les graciés est inspiré de la réalité… Car Vardø est une ville qui existe réellement, et il y a eu un grand nombre de procès de sorcières au cours du 17ème siècle. Selon les sources, on compterait environ 90 décès, que ce soit des Norvégiennes ou des Samis, et accusées d’être des sorcières. On ne compte pas le nombre de personnes (des femmes le plus souvent) qui ont été assassinées dans le monde, sur simple accusation de sorcellerie. Des femmes qu’on disait « différentes », « bizarres », ou qui pratiquaient une autre religion, une autre manière de soigner… C’est un sujet que l’on aborde beaucoup trop rarement dans les cours d’histoire, et c’est pourtant un sujet essentiel à traiter !
Kiran Millwood Hargrave a écrit un livre magnifique et très dur, à lire impérativement. Que ce soit le sujet traité, les descriptions de paysages, l’époque ou l’écriture de l’auteure, tout est excellent. Les graciés est un livre très féministe, Maren et Ursa sont très bien décrites, on les voit évoluer tout au long de l’histoire, de manière subtile et crédible. Le lien qui unit ces deux femmes est très touchant et profond. Les personnages masculins sont plus rares, et ceux que l’on voit sont souvent d’horribles personnes – à la manière de Absalom Cornet. Sans doute un des pires personnages que j’ai pu rencontrer ! Et il est probablement basé sur des individus pire encore…
Je recommande Les graciés sans hésiter une seule seconde !
Comme les précédents roman, c'est une claque !
Evangeline est une jeune gouvernante anglaise qui a succombé aux promesses amoureuses de son employeur. Des promesses qu'il n'a nullement l'intention de tenir, évidemment... Evangeline est accusée en plus de vol, et va devoir endurer un simulacre de procès, où personne ne la croit ; elle va donc être condamnée à la déportation en Australie.
En plus du point de vue d'Evangeline, nous avons aussi celui de Hazel, qui est aussi une convicte et sur le même bateau qu'Evangeline. Hazel est différente, elle a eu une vie plus « dure », elle a été habituée à se débrouiller seule plus jeune. Evangeline et Hazel sont donc deux femmes que beaucoup de choses opposent, mais qui se retrouvent dans la même galère et vont devenir amies. Et il y enfin le point de vue de Mathinna, une jeune fille aborigène qui vit sur l'île Flinders et qui a été arrachée à sa famille pour être adoptée par le gouverneur et sa femme, dans le but de la « civiliser ». Trois femmes, trois destins différents, et qui vont se croiser et se décroiser.
Christina Baker Kline est une autrice que je suis depuis ses débuts chez Belfond, et dont les deux premiers romans sont magnifiques. Si vous avez l'occasion de découvrir Le train des orphelins et Le monde de Christina, FONCEZ !! J'ai une préférence pour Le train des orphelins de mon côté, même si ils sont tous très bons.
Donc, lorsque j'ai commencé à lire Le pays au-delà des mers, j'étais sûre d'aimer et j'étais surtout très curieuse de découvrir cette nouvelle histoire !
Avec Le pays au-delà des mers, Christina Baker Kline nous plonge de nouveau dans une histoire basée sur des faits historiques avérés. Il s'agit ici de la déportation de convicts pour l'Australie, mais aussi l'histoire de ces enfants aborigènes pris à leurs familles et de leurs luttes pour s'adapter. Dès le début, j'ai de nouveau été embarquée par l'écriture, l'histoire et le destin des personnages. Evangeline et Hazel vivent une véritable descente aux Enfers, mais elles peuvent se soutenir, compter sur la solidarité d'autres femmes, mais Mathinna, de son côté, est toute seule... Il y aura du racisme, de la violence faite aux femmes, et une absence totale d'empathie et d'humanité concernant certains personnages. Ce qui est malheureusement véridique sur la situation de l'époque, et cela reste très actuel aujourd'hui, surtout compte tenu du fait que toutes les violences faites aux personnes aborigènes n'ont pas été reconnues ou très peu et tardivement.
Le pays au-delà des mers est un roman fort et bouleversant, je vous le recommande à 100 % !