Biographie de Tom Wolfe
Tom Wolfe est né à Richmond, en Virginie, en 1931. Après des études de lettres à Yale, il commence en 1957 une carrière de journaliste au Washington Post, puis au New York Herald Tribune. Il est, dans les années 1970, l'un des fers de lance du " Nouveau journalisme " à l'américaine. Observateur éclairé de la société de son temps, il veut être le " greffier du siècle ". Depuis 1965, il a écrit une douzaine de livres, des documents dans un premier temps (Acid Test en 1968, L'étoffe des héros en 1982) ; mais c'est avec son premier roman, Le bûcher des vanités (1987), adapté au cinéma en 1990 par Brian De Palma, qu'il est devenu un auteur de renommée mondiale. Adepte du roman réaliste - c'est un admirateur de Dickens et de Zola -, il nourrit ses livres d'un méticuleux travail de documentation. Il a notamment publié Embuscade à Fort Bragg en 1997, Un homme, un vrai en 1999 et Moi, Charlotte Simmons en 2006, tous chez Robert Laffont. Marié et père de deux enfants, Tom Wolfe vit actuellement à New York et affiche un goût prononcé pour les costumes blancs...
Navrant, irritant
Bof, bof ! L'histoire qui est présentée comme un parcours initiatique et comme une critique virulente de l'université américaine, n'est qu'un fatras de clichés, de personnages tous plus haïssables les uns que les autres. C'est long, très long, 650 pages pour raconter quoi au fond que nous ne sachions déjà. Que les élites ne sont pas des anges, que les sportifs des grandes universités sont des arrivistes abrutis… que les politiciens se font faire des gâteries dans les bois par des putes… Toute cette accumulation de clichés ne font pas une critique sociale mais plutôt l'apologie de ce que l'auteur était censé dénoncer.
Je n'ai peut-être pas compris, pas saisi l'humour, toute la causticité de l'oeuvre. C'est possible. Et que dire de la navrante tentative de construire la plupart des dialogues (presque le quart du livre) en langage "fucking djeuns genre cool", dont la pauvreté n'a d'égale que la bêtise. Ce n'est pas du raciste anti-jeunes au contraire. Il n'est pas utile d'aller aux USA à DuPont pour entendre ça, il suffit d'attendre son gamin à la sortie du collège et pas seulement dans le 93.
Si pour dénoncer il faut consacrer 650 pages à des inepties alors il vaudrait mieux que la littérature ne dénonce pas. La traduction française est d'une platitude inimaginable. Si on veut lire un parcours initiatique intéressant et bien traduit du japonais, il faut lire Kafka sur le Rivage de Murakami.
Je n'aime pas chroniquer des livres qui m'ont déplu, c'est un exercice périlleux car d'autres les aiment et je ne prétends pas détenir le monopole du bon goût universel. Mais un coup de gueule de temps en temps ça ne fait pas de mal, surtout après avoir avalé 650 pages qui m'ont fait l'effet de hamburgers caoutchouteux, surtout que le nouveau roman de Tom Wolfe vient de paraître. Matraquage médiatique assuré, espérons qu'il sera davantage dans la veine du Bûcher des vanités que dans celle de Moi, Charlotte Simmons.