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À découvrir
Selon son entourage, Fred a réussi sa vie. Elle a bon métier, dentiste, un bon mari, Sébastien, deux belles petites filles, Camille et Noémie. Tout semble parfait jusqu'au jour où, au cours d'une soirée, son regard croise celui du beau Darius, un avocat célèbre, marié lui aussi et père d'une adolescente. Il veut la revoir, elle accepte un déjeuner, ils finissent dans le lit d'un hôtel de luxe. Les rendez-vous s'enchaînent, la passion les dévore. Oubliant toute discrétion, délaissant conjoints et enfants, ils ne pensent plus que l'un à l'autre et pensent à tout quitter pour vivre
ensemble. Mais pourront-ils vivre leur amour alors que les remords et la culpabilité les rongent ? Ruptures, réconciliations, larmes et cris vont rythmer cette passion dévastatrice.
On pourrait penser que Cinquante centimètres de tissu propre et sec est un banal roman sur un banal adultère...mais Michèle FITOUSSI est bien plus subtile que cela. Derrière cette femme, en apparence heureuse, qui trompe un mari aimant et bien sous tous rapports, se cache une petite fille abandonnée par son père, une enfant juive débarquée de Tunisie avec son teint mat, ses cheveux noirs, son accent de là-bas et sa famille trop volubile. Alors la petite Fred a gommé son accent, elle a fait des études, elle s'est démarquée de sa famille en épousant un goy, un bon français d'origine bretonne qui lui a assuré une vie sans cris, sans heurts, une vie calme, parfois ennuyeuse. Sa rencontre avec Darius agit comme un catalyseur. Soudain reviennent les souvenirs de cette enfance où déjà elle attendait un homme, son père. Son amant lui ressemble un peu. Il est brun, gai, imprévisible, flambeur, juif...il est tout ce que son père était. Aux larmes de cette liaison tumultueuse se mêlent des chagrins trop longtemps enfouis et Fred va détruire pour mieux se reconstruire...
A partir d'une histoire d'amour difficile, Michèle FITOUSSI aborde des sujets majeurs comme les blessures de l'enfance, la famille, les racines, le couple et bien sûr les sentiments. Un joli roman, intime et qui sonne juste.
Revoilà Makoto, toujours vendeur de fruits et légumes, parfois chroniqueur dans une revue de mode, et par-dessus tout, ''solutionneur d'embrouilles'' à Ikebukuro, le quartier de Tokyo qui est le sien et dont il veut autant que possible préserver la paix. Il y a d'ailleurs acquis une petite notoriété qui fait que les individus les plus divers lui demande de l'aide en cas de problème. Et des problèmes, il y en a dans une société qui fait de plus en plus d'exclus, vivant en marge de la réussite professionnelle et du bonheur domestique.
Après un brillant premier tome, l'attrait de la
nouveauté n'est évidemment plus au rendez-vous de ce deuxième opus des aventures de Makoto à Ikebukuro. Cependant, c'est toujours un plaisir de suivre les pas du jeune homme dans son univers cosmopolite où se côtoient violence et bons sentiments. Dans ces quatre nouvelles, il va s'occuper d'un enlèvement d'enfant, d'une prostituée menacée par un clan de yakouzas, d'une bande de faux monnayeurs et d'une affaire de SDF violemment agressés. Chacune met la lumière sur les failles du système japonais : jeunesse à la dérive, prostitution, mainmise des yakouzas sur les commerces, exclusion des SDF. Makoto s'y révèle profondément humain sous ses airs de jeune frimeur très cool, particulièrement sensible au sort des enfants, et lucide face aux SDF dont il sent qu'il pourrait rejoindre les rangs tant sa situation est précaire. Un héros malin, même si Ira ISHIDA lui facilite la tache par des intrigues faciles, mais aussi plus mature et sensible. Un bon moment passé à Ikebukuro, lieu de tous les dangers mais où survit un fond d'humanité.
Yukio a 3 ans. Il vit à Tokyo avec sa mère Mariko et passe ses journées dans l'église catholique où elle travaille. Il n'a pas de père mais il appelle ''oncle'' un homme qui vient parfois rendre visite à sa mère, le soir. Cet oncle le voit aussi au parc où il vient avec ''ELLE'', une petite fille de son âge, sa meilleure amie, celle avec qui il a promis de se marier. Le pacte a d'ailleurs été scellé dans deux coquilles d'hamaguri.
Yukio a 7 ans. Il vit à Nagasaki avec sa mère et Monsieur Takahashi qui l'a adopté. Il se demande si celui qu'il appelait ''oncle'' ne serait pas son
vrai père. Sa mère confirme. ELLE est donc sa demi-soeur. Il rêve de la revoir.
Yukio a 14 ans. C'est la guerre. Son père a été envoyé en Mandchourie et ne donne plus signe de vie. Il est amoureux de la nouvelle voisine, Yukiko et elle l'aime en retour. Mais un jour, elle ne veut plus ni le voir ni lui parler. Il a le cœur brisé.
Yukio a 64 ans. Il est vieux désormais et coule des jours paisibles avec sa femme et sa mère qui est venue finir sa vie dans leur maison. Il n'a jamais oublié Yukiko. Il n'a jamais non plus oublié cette sœur qu'il n'a plus jamais revue. Il en garde une certaine mélancolie mais ne veut pas ennuyer Mariko avec ces vieilles histoires...
Kotokotokoto, kotokotokoto.... C'est le bruit du caillou qui se cogne aux parois des coquilles d'Hamaguri... C'est aussi le bruit des souvenirs qui s'entrechoquent dans la tête de Yukio à l'automne de sa vie. C'est aussi le bruit des regrets, des cœurs qui se brisent, des amours manquées, des secrets qui tentent de faire surface... Avec toute la poésie et la douceur qui sont sa marque de fabrique, Aki SHIMAZAKI révèle dans ce deuxième tome la tragique histoire d'amour entre Yukio et Yukiko mais vue cette fois par les yeux du garçon. C'est un regard plus naïf, certes, mais tout aussi touchant et fort en émotions. Au fil du récit, le gamin docile devient un adolescent amoureux puis un vieil homme mélancolique. C'est sur le tard que le voile sur son passé sera levé, comme par inadvertance, alors qu'il n'espérait plus. A l'âge des bilans, l'heure n'est plus aux reproches ou aux récriminations mais à la douce acceptation et à la simple satisfaction d'avoir trouvé des réponses.
Moins sombre que Tsubaki mais tout aussi sensible, ce deuxième tome est une étape de plus pour l'auteure dans l'analyse des sentiments de ses personnages et de leurs trajectoires déviées par ''le poids des secrets''. Une petite merveille au charme délicat et sensuel.
La Predera, fierté de Barcelone qui exhibe les œuvres de Gaudi comme les bijoux qu'ils sont, vient d'être le lieu d'une sordide mise à mort. Après cinq jours de captivité, Eduard Pinto y a été brûlé vif par un tueur insaisissable qui donne du fil à retordre au GEHME, le groupe spécial homicides de la ville. Pour les sortir de l'impasse, la juge Cabot possède un atout maître : Camilo Malart, Milo pour les intimes. Ce flic intuitif et pugnace a été mis à pied et attend son procès après que son neveu Marc ait subtilisé son arme de service pour se mettre une balle dans la tête.
Emotionnellement instable et très perturbé, Milo est réintégré dans le groupe, à condition de suivre une thérapie et d'être chaperonné par la sous-inspectrice Rebeca Mercader. Ensemble, ils se lancent sur les traces d'un cruel tueur qu'ils soupçonnent prêt à récidiver; théorie qui se confirme quand un deuxième notable de la ville est enlevé.
Lire Le bourreau de Gaudi, c'est d'abord visiter Barcelone en passant par l'héritage que lui a laissé le génial architecte, la Pedrera, le parc Güell, la Sagrada Familia, entre autres. Mais la visite est loin d'être touristique puisque le propos de l'auteur est surtout de dénoncer les côtés sombres de la capitale catalane : tourisme à outrance, expropriation en masse, pouvoir aux mains d'une centaine de riches familles bien établies et souvent corrompues. Ces facettes de la ville, mises en lumières avec une certaine insistance, finissent d'ailleurs par lasser le lecteur qui n'en peut plus de tant de noirceur et de perversité. L'écriture lourde n'arrange pas l'affaire et la profusion de détails inutiles non plus. On pourrait aisément utiliser ce polar à la place d'un guide Michelin pour conduire dans les rues de la ville, tant le parcours automobile des protagonistes y est décrit avec minutie.
Autre défaut de taille, la psychologie des personnages qui ne fait pas dans la dentelle. Le gros pervers sexuel qui entraîne dans son sillage un tas de gros pervers, à croire que tous les notables barcelonais se vautrent dans la luxure, la juge incorruptible, les flics détestables, le chef de groupe qui n'est pas issu des rangs de la police et donc ne peut être un bon chef, le tueur ravagé par des blessures d'enfance, et, bien sûr, le héros héroïque, Milo Malart. Un flic heureux et bien dans sa peau aurait fait tâche dans le paysage, il est donc très très perturbé. Et pour cause ! Son neveu s'est suicidé avec son arme de service, son frère le déteste, sa femme l'a quitté, son père est à l'asile pour cause de schizophrénie et bien sûr tous ses collègues se méfient de lui. Heureusement, il est très doué dans son métier, grâce d'ailleurs, non à son flair, mais à son ''antenne parabolique'' qui le guide dans les pas du tueur et surtout dans sa tête, lui permettant de presque lire ses pensées et de prévoir ses actes. Son physique n'est pas détaillé mais il doit avoir un charme fou malgré son manque de sommeil et sa tendance à fuir le rasoir puisque son chaperon, la sous-inspectrice Mercader, fan de toutes les branches de la police américaine dont elle arbore les T-shirts jours après jours, lui tombe dans les bras sans qu'il ait à tenter le moindre geste galant. Il la rabroue systématiquement, lui parle comme on ne parlerait pas à un chien, et, quand il se laisse aller à sa tendre nature, l'appelle ''vilaine fille'', ce qui est particulièrement agaçant. Bref, à part bavarder sans cesse, poser des questions stupides et vouloir encore et encore coucher avec lui, elle n'est d'aucune utilité, et ce, bien qu'elle ait effectué un stage à Quantico ...sauf peut-être quand Milo la guide sur le chemin de la vérité.
Bref les 400 premières pages sont terriblement bavardes, entre errances dans les méandres de la psychologie de Milo, théories sur l'architecture et la franc-maçonnerie, vaines recherches et parcours fléchés dans les rues de Barcelone. Heureusement, tout s'accélère dans les 200 dernières pages, le roman prend enfin son rythme de croisière mais il est trop tard, on est lassé, fatigué, déçu et on termine en espérant ne plus jamais croiser la route de Milo, Rebeca et Barcelone. Dommage !
Lou est une collégienne comme les autres : elle vit avec sa maman, elle a une meilleure amie et elle est amoureuse du voisin d'en face. Elle ne connaît pas son papa qui est parti quand sa maman était enceinte mais ce n'est pas très grave puisque, comme elle le dit, ce qu'elle ne connaît pas ne peut pas lui manquer. Lou a décidé de consigner les grands évènements et les petites anecdotes de sa vie bien remplie dans un journal. Attention ! C'est un journal IN-TI-ME ! Interdiction à sa mère de le lire !
Quelle bouffée d'oxygène que ce premier tome des aventures de Lou ! C'est
bourré de tendresse, d'humour et ça donne la pêche. Entre une mère qui n'a pas fini de grandir, accro aux jeux vidéo, mauvaise cuisinière et adepte des tenues négligées et une grand-mère critique et tatillonne, Lou a fort à faire. Surtout qu'il lui faut gérer son flirt avec Tristan, le garçon qu'elle convoite depuis la maternelle et l'arrivée d'un nouveau voisin, un brin hippie qui pourrait bien faire craquer sa mère. Et s'il faut les réunir, c'est pas gagné ! Sa mère est capable de saboter la Saint-Valentin en restant river à sa manette, elle ne fait aucun effort vestimentaire et Richard est un peu coincé… Heureusement, Lou veille au grain et met tout en œuvre pour le bonheur de sa petite maman.
Avec ses dessins pastels tout en douceur, ses bons sentiments et sa grosse dose d'humour, Lou ! est la bande dessinée idéale pour se régaler des galères, des fous rires et de la complicité de ce tandem mère/ fille sympathique et attachant. Une pépite !
Ils s'appellent Pablo, Ruth, Bibi, Pierrot ou Benjamin. Ils vont à l'école, au parc, à la piscine. Ils sont amoureux, tristes, stressés ou heureux. Ils se posent des questions sur le monde qui les entoure, s'interrogent sur le comportement des adultes, rêvent à leur futur. Bref, ils sont comme tous les autres enfants. A un détail près, un chromosome 21, un petit truc en plus qui les rend différents...mais pas tant que ça.
Un petit album aux dessins naïfs et minimalistes mais dont les rondeurs évoquent la douceur de l'enfance. Car c'est bien de la candeur de l'enfance dont il s'agit
ici. Si Pablo et ses amis se savent différents, l'accent est mis sur les similitudes avec les enfants dits ''normaux'' : mêmes sentiments, mêmes questionnements, mêmes préoccupations. Avec peut-être une innocence intacte, une gentillesse naturelle en plus. Car c'est bien là le ''truc en plus'' de ses enfants, la fraîcheur de leur regard sur le monde.
Tendre et touchante, drôle et réaliste, cette BD est à mettre entre toutes les mains. Les enfants s'y reconnaîtront sans mal et les adultes pourront remettre en questions leurs préjugés, parfois inconscients, sur la différence. A lire et à offrir.