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Revoilà Makoto, toujours vendeur de fruits et légumes, parfois chroniqueur dans une revue de mode, et par-dessus tout, ''solutionneur d'embrouilles'' à Ikebukuro, le quartier de Tokyo qui est le sien et dont il veut autant que possible préserver la paix. Il y a d'ailleurs acquis une petite notoriété qui fait que les individus les plus divers lui demande de l'aide en cas de problème. Et des problèmes, il y en a dans une société qui fait de plus en plus d'exclus, vivant en marge de la réussite professionnelle et du bonheur domestique.
Après un brillant premier tome, l'attrait de la
nouveauté n'est évidemment plus au rendez-vous de ce deuxième opus des aventures de Makoto à Ikebukuro. Cependant, c'est toujours un plaisir de suivre les pas du jeune homme dans son univers cosmopolite où se côtoient violence et bons sentiments. Dans ces quatre nouvelles, il va s'occuper d'un enlèvement d'enfant, d'une prostituée menacée par un clan de yakouzas, d'une bande de faux monnayeurs et d'une affaire de SDF violemment agressés. Chacune met la lumière sur les failles du système japonais : jeunesse à la dérive, prostitution, mainmise des yakouzas sur les commerces, exclusion des SDF. Makoto s'y révèle profondément humain sous ses airs de jeune frimeur très cool, particulièrement sensible au sort des enfants, et lucide face aux SDF dont il sent qu'il pourrait rejoindre les rangs tant sa situation est précaire. Un héros malin, même si Ira ISHIDA lui facilite la tache par des intrigues faciles, mais aussi plus mature et sensible. Un bon moment passé à Ikebukuro, lieu de tous les dangers mais où survit un fond d'humanité.
Yukio a 3 ans. Il vit à Tokyo avec sa mère Mariko et passe ses journées dans l'église catholique où elle travaille. Il n'a pas de père mais il appelle ''oncle'' un homme qui vient parfois rendre visite à sa mère, le soir. Cet oncle le voit aussi au parc où il vient avec ''ELLE'', une petite fille de son âge, sa meilleure amie, celle avec qui il a promis de se marier. Le pacte a d'ailleurs été scellé dans deux coquilles d'hamaguri.
Yukio a 7 ans. Il vit à Nagasaki avec sa mère et Monsieur Takahashi qui l'a adopté. Il se demande si celui qu'il appelait ''oncle'' ne serait pas son
vrai père. Sa mère confirme. ELLE est donc sa demi-soeur. Il rêve de la revoir.
Yukio a 14 ans. C'est la guerre. Son père a été envoyé en Mandchourie et ne donne plus signe de vie. Il est amoureux de la nouvelle voisine, Yukiko et elle l'aime en retour. Mais un jour, elle ne veut plus ni le voir ni lui parler. Il a le cœur brisé.
Yukio a 64 ans. Il est vieux désormais et coule des jours paisibles avec sa femme et sa mère qui est venue finir sa vie dans leur maison. Il n'a jamais oublié Yukiko. Il n'a jamais non plus oublié cette sœur qu'il n'a plus jamais revue. Il en garde une certaine mélancolie mais ne veut pas ennuyer Mariko avec ces vieilles histoires...
Kotokotokoto, kotokotokoto.... C'est le bruit du caillou qui se cogne aux parois des coquilles d'Hamaguri... C'est aussi le bruit des souvenirs qui s'entrechoquent dans la tête de Yukio à l'automne de sa vie. C'est aussi le bruit des regrets, des cœurs qui se brisent, des amours manquées, des secrets qui tentent de faire surface... Avec toute la poésie et la douceur qui sont sa marque de fabrique, Aki SHIMAZAKI révèle dans ce deuxième tome la tragique histoire d'amour entre Yukio et Yukiko mais vue cette fois par les yeux du garçon. C'est un regard plus naïf, certes, mais tout aussi touchant et fort en émotions. Au fil du récit, le gamin docile devient un adolescent amoureux puis un vieil homme mélancolique. C'est sur le tard que le voile sur son passé sera levé, comme par inadvertance, alors qu'il n'espérait plus. A l'âge des bilans, l'heure n'est plus aux reproches ou aux récriminations mais à la douce acceptation et à la simple satisfaction d'avoir trouvé des réponses.
Moins sombre que Tsubaki mais tout aussi sensible, ce deuxième tome est une étape de plus pour l'auteure dans l'analyse des sentiments de ses personnages et de leurs trajectoires déviées par ''le poids des secrets''. Une petite merveille au charme délicat et sensuel.
Anatomie d'une passion
Selon son entourage, Fred a réussi sa vie. Elle a bon métier, dentiste, un bon mari, Sébastien, deux belles petites filles, Camille et Noémie. Tout semble parfait jusqu'au jour où, au cours d'une soirée, son regard croise celui du beau Darius, un avocat célèbre, marié lui aussi et père d'une adolescente. Il veut la revoir, elle accepte un déjeuner, ils finissent dans le lit d'un hôtel de luxe. Les rendez-vous s'enchaînent, la passion les dévore. Oubliant toute discrétion, délaissant conjoints et enfants, ils ne pensent plus que l'un à l'autre et pensent à tout quitter pour vivre ensemble. Mais pourront-ils vivre leur amour alors que les remords et la culpabilité les rongent ? Ruptures, réconciliations, larmes et cris vont rythmer cette passion dévastatrice.
On pourrait penser que Cinquante centimètres de tissu propre et sec est un banal roman sur un banal adultère...mais Michèle FITOUSSI est bien plus subtile que cela. Derrière cette femme, en apparence heureuse, qui trompe un mari aimant et bien sous tous rapports, se cache une petite fille abandonnée par son père, une enfant juive débarquée de Tunisie avec son teint mat, ses cheveux noirs, son accent de là-bas et sa famille trop volubile. Alors la petite Fred a gommé son accent, elle a fait des études, elle s'est démarquée de sa famille en épousant un goy, un bon français d'origine bretonne qui lui a assuré une vie sans cris, sans heurts, une vie calme, parfois ennuyeuse. Sa rencontre avec Darius agit comme un catalyseur. Soudain reviennent les souvenirs de cette enfance où déjà elle attendait un homme, son père. Son amant lui ressemble un peu. Il est brun, gai, imprévisible, flambeur, juif...il est tout ce que son père était. Aux larmes de cette liaison tumultueuse se mêlent des chagrins trop longtemps enfouis et Fred va détruire pour mieux se reconstruire...
A partir d'une histoire d'amour difficile, Michèle FITOUSSI aborde des sujets majeurs comme les blessures de l'enfance, la famille, les racines, le couple et bien sûr les sentiments. Un joli roman, intime et qui sonne juste.