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À découvrir
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j'ai beaucoup apprécié cette évasion à la coloration parodique. Parce que franchement, ceux qui présentent ce bouquin comme un mélange de Bit-Lit et de chick-lit n'ont vraisemblablement aucune notion du concept d'ironie. Si l'auteur a écrit ce récit au premier degré alors moi je fais caca des lingots d'or -oui, oui, comme dans l'abominable conte-. Ce que nous offre madame Mary Janice -gloussements- Davidson, c'est une caricature d'héroïne de chick-lit. C'est franchement trop gros pour être autre chose. Notre attachante blonde est bavarde, évaporée, superficielle, célibataire et à côté de la plaque. Sa plus grande et seule passion : les chaussures. Toutes les chaussures de fillasses qui coûtent plus cher que la totalité des fringues de toute ma famille. Elle est assez conne pour nous faire rire mais suffisamment attachante pour qu'on l'apprécie. Donc madame Davidson a pris une caricature de chick, l'a extirpée de son monde de rendez-vous galants, de carrières au point mort et de séances shopping pour la propulser dans le monde de la bit-lit. Là aussi tout y est. Le vampire sexy et mys-té-ri-eux -oui oui détacher les syllabes fait tout-, le méchant roi des vampires dictateur et l'obscure prophétie. Chaque univers semble camper sur ses positions et leur rencontre fait des étincelles. Tout ça est un peu cinglé. Ce n'est pas révolutionnaire, ni le roman du siècle mais c'est amusant et on en redemande. C'est déjà bien, non ?
Le roman de monsieur Buen porte très bien son nom, nous sommes plongé dans la vie d'un alcoolique, Jack Taylor. Ce dernier passe son temps au pub et prend cinq minutes entre deux cuites pour résoudre quelques affaires. Cet ancien de la Garda Síochána -la police irlandaise- a tout du pauvre type. Il partage son temps entre la consommation de café généreusement coupés au brandy et la lecture de romans noirs.
Parlons d'abord ce qui m'a plu dans Delurium Tremens... L'ambiance du roman est tout à fait irrésistible, une atmosphère sombre qui rappelle celle des ouvrages que le héros affectionne
tant. Jack Taylor est un personnage fascinant qui aime lire avec passion et boire tout autant. Le style est percutant avec une écriture rythmée, des chapitres très courts et des répliques féroces. L'ancien flic cite Kafka, Bacon et manie l'humour noire avec brio. Là, si tu me connais un peu ami lecteur, tu dois penser que j'ai été conquise : tout ce que j'aime est réuni. Sauf que non, la déception a vite pointé le bout de son nez cruel. Si ce bouquin s'était contenté de nous parler d'un homme à la dérive, soit, les choses auraient pu être intéressantes mais Delirium Tremens nous est présenté comme la première ENQUETE de Jack Taylor. Mais quelle enquête ? L'intrique pourrait tenir sur l'étiquette d'une bouteille de Guinness. L'auteur ne va pas loin dans le domaine du policier. Pas de suspens, pas de mystère, pas de résolution de crime, ou si peu.
On se contente de partager le quotidien du héros entre son problème d'alcool et ses amis marginaux. Le prétendu suicide, argument du roman, se cache trop bien au milieu des débris de bouteilles.
Je pense que le personnage de Jack prend toute la place et n'en laisse même pas pour son enquête. Je n'ai pas détesté ma lecture mais je suis restée sur ma faim. Une bonne atmosphère ne suffit pas à faire d'un bouquin un roman noir. Dommage.
Coup de coeur
Ce roman a été un petit coup de cœur. Je ne vais pas justifier cette très bonne note en décortiquant les mots de monsieur Fournier. Ni parler de psychologie des personnages. Encore moins du peu de place pour le handicape dans notre société ou les médias. Ce n'est pas un roman que j'ai apprécié de manière intellectuelle. Tout simplement Où on va papa ? m'a merveilleusement malmenée. J'ai pleuré avec ce texte mais j'ai ris aussi. Beaucoup. Je vais enfoncer des portes ouvertes -mais bon les portes déjà ouverte, c'est bien aussi, puis c'est moi douloureux à enfoncer- mais la pire discrimination, à mes yeux, est de refuser de rire d'une classe d'individus. Refuser de rire d'autrui, quand c'est avec tendresse, c'est lui nier son humanité, c'est remplacer la beauté de l'empathie par le mépris de la pitié. Et ce roman rit avec tendresse, avec désespoir aussi. Un livre que j'ai refermé le cœur chamboulé. Ce qui est rare.