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Ce roman happe le lecteur par son univers inhabituel, les royaumes celtes de l'Antiquité, entre l'Armorique, l'Aquitaine et le Massif Central, magnifiquement décrits et par son écriture, maîtrisée de bout en bout, où chaque phrase est ciselée sans pourtant tomber dans la préciosité ou le pédantisme. L'introduction, sorte de longue harangue, mi-prière, mi-commandement, "tu raconteras ma vie", a un souffle si puissant qu'on se prend à la relire ou à l'articuler à voix haute. On peut se sentir désarçonné par l'entremêlement de différentes époques, mais l'on comprend vite que cet entrelacement participe à cette oscillation permanente du récit entre fantastique et réalisme. J'ai dévoré ce roman avec autant de jubilation que le précédent, Gagner la guerre, pourtant bien différent. Jean-Philippe Jaworski fait vivre un autre monde que celui qu'il a développé dans son roman précédent, mais avec le même brio.
Cette suite d'Ilium m'a nettement déçue. Si le style reste (quoi qu'il soit parfois lourd), ainsi que l'érudition de l'auteur qui faisait la force d'Ilium, l'histoire perd en cohérence et se traîne en longueur parfois. Et surtout, Simmons dévoile que son fil directeur repose sur des conceptions politiques et philosophiques discutables, qui surprennent chez un auteur aussi érudit.
A la fois étude comparative des grands mythes d'une éblouissante érudition et œuvre littéraire à part entière par sa qualité d'écriture et son style.
Sans doute la traduction la plus connue de cet immense texte, et peut-être toujours la meilleure, au moins en termes de fluidité de lecture, de beauté des mots et des phrases (pour ce qui est de la fidélité au texte original, c'est aux spécialistes du grec ancien d'en juger).