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LE REALISME AU XVIIe s. : il convient de dénoncer, dans les études critiques comme dans les esprits, la persistance d'une référence, plus ou moins consciente, au roman réaliste du XIXe s., présenté comme forme définitive ou aboutissement du roman. De là l'idée, toujours aussi obscurément active, qui voudrait que cet achèvement fût l'aboutissement d'un progrès, permettant de juger les œuvres antérieures en fonction de l'intégration d'éléments " réalistes " en leur sein.
La même naïveté se discerne aisément dans le domaine du théâtre, comme si la présence de détails triviaux empruntés au monde contemporain suffisait à faire rentrer l'œuvre dans le cadre de l'esthétique réaliste. Rien n'est plus étranger aux ambitions de la littérature du XVIIe s. qui voit le monde au travers d'une expérience de l'intertextualité, c'est-à-dire à travers des modèles consacrés. Historiquement, le réel, en tant que source de connaissance à inventorier systématiquement, n'intéresse pas la littérature du XVIIe s.
: dans tous les cas, l'œil ne perçoit que ce que la culture contemporaine lui désigne. De plus, après le milieu du siècle, toute perspective proprement réaliste, au sens du XIXe s., est exclue à cause des références constantes à la notion de vraisemblance et à une conception de la " nature " qui s'imposent au théâtre comme dans les romans.