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Au début des années 1960, le grand économiste libéral Michael Angelo Heilperin rappelait que les gouvernements " se sont presque toujours manifestés comme intervenant dans la finance et le commerce internationaux ". Pourquoi ? Non pas tant parce qu'ils " désirent l'isolation internationale pour elle-même, que parce qu'ils désirent être libérés des " effets perturbants " de l'interdépendance économique internationale ".
Un objectif que semble partager - avec modération - le gouvernement français actuel avec son " patriotisme économique " fondé sur une liste de secteurs et d'entreprises, dont il souhaite conserver les centres de décision en France. Pourtant, à entendre le président la Commission européenne, José Manuel Barroso, ou Jean-Philippe Cotis, économiste en chef à l'OCDE, on a l'impression que la France a réveillé la bête immonde d'un nationalisme économique belliciste, totalitaire et collectiviste ! Face à ce débat, les économistes français sont restés silencieux.
Sept d'entre eux réagissent ici. Tous sauf Jacques Sapir, refusent le recours à des politiques protectionnistes. Une très grande majorité d'entre eux se satisfont de la mondialisation actuelle, soit qu'elle leur paraisse bénéfique, soit qu'elle soit présentée comme source de contraintes incontournables. Seuls Olivier Pastré refuse un internationalisme sans contrôle, tandis que Roger Guesnerie appelle à dépasser " le paradigme de l'échange entre nations mutuellement avantageux " pour instaurer un " mieux de commerce " qui reste encore à définir...