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Le centenaire du Tour de France offre l'occasion d'une relecture historique d'un phénomène sportif qui prend une dimension médiatique, économique et culturelle de grande ampleur tout au long du XXe siècle.
Rüdiger Rabenstein voit dans la naissance du Tour de France la rencontre de la bicyclette et de l'idéal fin de siècle du progrès humain et technologique, dont le journal L'Auto se fait l'artisan.
Il analyse les courses cyclistes qui précèdent et annoncent le Tour, évoquant à ce sujet le développement du sport dans les sociétés d'Europe occidentale.
Un groupe d'historiens de Besançon (Laurent Geney, Jean-Nicolas Renaud, Christian Vivier, Jean-François Loudcher et Julien Roux) nous montre l'intérêt croissant des Français pour la " petite reine ", combien les " champions " contribuent à populariser le cyclisme et, par une étude des unes du Miroir des Sports, comment se met en place un processus d'héroïsation des vainqueurs d'étape ou du Tour.
Christopher-S Thompson s'attache au Tour mythique de 1934, qui - dans un contexte de crise économique, sociale et politique - voit le sacrifice d'un héros : René Vietto.
La presse médiatise des valeurs comme la discipline au sein de l'équipe, le courage et l'abnégation et construit une première image du héros sacrifié. Eric Reed propose de décrypter le fonctionnement de l'entreprise commerciale et publicitaire que constitue le Tour de France, dans ses différentes étapes, de 1903 aux années 1990, ainsi que l'émergence d'une culture populaire au gré de la médiatisation de l'événement sportif.
L'exemple de l'Italie, étudiée par Danielle Marchesini, permet de mesurer comment la formule des équipes nationales s'articule avec le nationalisme et l'émigration. Enfin, Richard Holt dans une postface critique, interroge les historiens sur leur manque d'intérêt pour le Tour de France - et le sport en général - comme objets d'histoire, mais souligne l'importance des apports des études ici proposées.