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Antoine Vitez (1930-1990) a marqué d'une empreinte profonde le théâtre contemporain. Il faisait sienne la formule de Schiller sur " le théâtre élitaire pour tous ". Poète, metteur en scène, comédien, directeur de théâtre, il s'est montré attiré par les grandes formes de la culture théâtrale autant que par les marionnettes, par les textes classiques autant que par l'extrême contemporain. Il aimait perturber l'usage habituel des emplois.
Au sens fort du mot, il fut un maître mais étranger aux prérogatives habituelles de la fonction : " Maître sous une apparence non directive. Le comble de l'élégance... " il accordait une grande importance à l'enseignement, persuadé comme Gilles Deleuze que " c'est ce qu'on cherche qu'on enseigne le mieux ". Ainsi dispensait-il de formidables leçons d'énergie. Enseigner, pour Vitez, signifiait se trouver à l'origine.
L'école, " le plus beau théâtre du monde ", était pour lui le lieu d'origine. Ne pas hériter, mais enfanter. Se placer au commencement, là où les identités se dessinent, où le nouveau surgit. Il y a dans son parcours, dans son œuvre, un appel à regarder loin, au-delà de la ligne d'horizon, venant d'un homme qui nous dot qu'il n'y a qu'une nostalgie qui vaille : celle de l'Avenir.