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Au récent rapport de l'Inserm sur l'efficacité comparée des psychothérapies et à la question ainsi posée du bien-fondé de l'évaluation dans le domaine de la souffrance psychique, il importe de répondre. Il y va à terme non seulement de l'avenir de la psychanalyse, mais aussi de la survie de la clinique tout entière, survie que seule la psychanalyse semble aujourd'hui garantir. La singularité du cas clinique, la dynamique spécifique de la cure analytique sont-elles solubles dans les logiques de l'évaluation ? Cette évaluation codifiée et quantifiée des pratiques de santé relève-t-elle de l'épistémologie et de l'éthique, ou procède-t-elle, lorsqu'il s'agit de " santé mentale ", d'une rhétorique de propagande apte à favoriser certains paradigmes et à encourager les dispositifs de normalisation et de conformation sociale ? La remédicalisation actuelle de la souffrance psychique produit ses conséquences jusqu'au sein des formations universitaires et des politiques de recherches qui les valident.
Le présent numéro de Cliniques méditerranéennes fait le point sur le malaise actuel dans la civilisation de la souffrance psychique et chez les praticiens comme les chercheurs qui la prennent en charge.