Landru : les crimes étaient presque parfaits

Un siècle après les faits, l'affaire Landru continue toujours de fasciner. La singulière stratégie d'Henri-Désiré Landru, consistant à séduire des veuves et à les faire disparaître l'une après l'autre pour s'emparer de leurs économies, le nombre de victimes (onze), l'absence des corps, l'absence de réelles preuves matérielles, l'absence d'aveux, mais aussi les modes opératoires demeurés largement inconnus en font un cas unique dans les annales de la Police.

Seul élément précis, la célèbre cuisinière de Gambais, qui produisit les fameuses fumées nauséabondes, aura enflammé l'imagination des foules dès sa découverte sans pour autant lever complètement le voile sur la méthode utilisée pour faire disparaître les corps. La notoriété immédiate de "l'homme aux 283 conquêtes" , sa personnalité, sa répartie et certains bons mots qui enthousiasmèrent le public pendant son procès firent de cette affaire judiciaire une des plus retentissantes du vingtième siècle.

Landru avait espéré pouvoir se soustraire à la Justice faute de cadavre. Jusqu'à avril 1919, il avait ainsi commis onze crimes presque parfaits. Arrêté par hasard, ce sont ses archives et ses fameux carnets, dans lesquels il avait soigneusement consigné trop d'informations, qui permirent à la Police de le confondre et de retracer son parcours. Ce livre, basé sur l'analyse détaillée des volumineuses archives de l'instruction du procès fleuve tenu en 1921, montre dans le détail l'organisation complexe et méticuleuse de Landru, son emploi du temps marathon partagé entre ses diverses "fiancées" , les nombreux subterfuges employés pour brouiller les pistes, ainsi que le théâtre de son procès et sa défense singulière qui ne suffit pas à lui faire éviter l'échafaud.